Vendredi 18 février 2005
Kilomètres à travers la vitre du train. J'ai mon appareil mais ne fais aucune photo. J'ai en souvenir celles de la page de François Bon " la belle journée" et je me souviens, vu ma destination de sa page " Au buffet de la gare d'Angoulême" .
Je pense aussi à celle de Marie-Pool
Peut-être est-ce le bruit des rails qui m'entraîne ainsi de liens en liens...d'un réseau à l'autre...
Ils me suffisent pour cette douce torpeur où je me laisse aller.
Je lis et relis la 4ème de couverture du livre que C. Dufourquet vient de m'envoyer :
" Gare de Prague, au début du siècle dernier. Une femme, assise dans un train. Un homme, debout sur le quai. Leur visage est une ombre qui fuit, leur corps un vide qui se remplit de bribes d'histoires, de souvenirs qui se frôlent, se repoussent, un instant s'accordent sans autre repère, pour se perdre ou se guider, que le murmure qui sourd de leur présence presqu'aussitôt anéantie..."
Franz et Mania, Christian Dufourquet, Maurice Nadeau )
François Bon : La belle journée Il s'agit de Mania Tchissik, actrice du théâtre yiddish, et de Franz Kafka, rédacteur titulaire aux Assurances Ouvrières...

Pas de femme assise en face de moi, mais un affreux bonhomme qui se cache derrière d'épaisses lunettes noires ...
Marie-Pool dans la cause des causeuses...
Je prends possession de la "petite voiture rouge" que je viens d'acheter à des amis angoumoisins pour améliorer la vie de Pascale et les filles qui vivent à Villeparisis.
Elle est comme j'aime les voitures : très vieille (1982, 340.000 km), pas chère (600 euros), mais en bon état (car toujours bien entretenue, comme toutes les voitures des S., ces amis angoumoisins, auxquels j'ai acheté en 5 ans 3 de leurs "ex").
Après être allé dire bonjour à ma grande fille Elise, une fois de plus scotchée devant ses DVD de groupes rap, je rentre sur Nogent. Je n'ose "pousser" la voiture, même si elle me semble bien rouler. J'arrive à Nogent à 4 heures du matin, épuisé et gavé de tous les cafés pris dans les stations services.
Journée où je n'ai que très peu parlé.
Ai surtout regardé en silence le monde, vécu avec les mots des autres, et " pensé ".
Pas beaucoup ri, dommage, sauf en lisant l'encart livres de Libé de jeudi, à la même chose que grapheus tis. Après la dizaine d'années passées en Afrique, cela me rappelle certains amis africains intellectuels, qui malheureusement n'étaient pas toujours aussi drôles qu'Alain Mabanckou, né au Congo-Brazzaville en 1966, aujourd'hui professeur à l'université du Michigan.