Dimanche 27 février 2005
Matinée et début d'après-midi avec Marie avec ses amis venus de Rouen pour découvrir Nogent le Rotrou , eux aussi," en vrai ",
et voir où et comment vit cet oncle bizarre,
seul avec ses écrans, ses livres et ses objets bizarres rapportés d'on ne sait quelles contrées...
Quand ils partent,après avoir reconduit Pascale revenue d'Angers, à la gare, il règne dans l'appartement un silence qui résonne un peu trop bruyamment à mon goût...
Me rend plus triste que tout, le bonhomme de neige que je vois par la fenêtre, trace du passage de Léa et Charlotte, de leurs rires et leur joie de jouer dans la neige,
déjà hier...
Quelques coups de fils la nuit tombante pour s'assurer que tout le monde est bien rentré,
quelques mails dont un de Bernard B. qui m'invite à Tours jeudi prochain à "La Boîte à livres"Charles Juliet viendra parler de son dernier livre Au pays du long nuage blanc.
Vu mon emploi du temps, c'est la mort dans l'âme que je suis obligé de refuser l'invitation.
L'histoire devient éprouvante voire à la limite comique : cela fait plus de 20 ans que je l'approche sans jamais le rencontrer.
Je commence à croire qu'il est écrit que je ne le rencontrerai jamais.
Me reste la fameuse lettre que je pense devoir lui écrire et qui est à mon ordre du jour, elle aussi, depuis 20 ans...
Un Mail aussi pour Léa F. d'Angoulême dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, et qui n'arrive pas à trouver de caméra numérique pour faire le film qu'elle porte dans la tête.
" Une caméra rèvée, des images un peu floues, juste des détails qui bout à bout font un monde rose doré, fragile et entouré de buée. Mais la caméra n'est que rêvée et c'est l'engrenage du paradis..." m'écrit-elle.
Encore un dimanche difficile à terminer.
En novembre 1919, dans l'enquête célèbre de Littérature à la question « Pourquoi écrivez-vous ?» deux réponses avaient été très remarquées car remarquables :
- celle de Paul Valéry, ironique et nihiliste : « Par faiblesse »
- celle de Knut Hamsun : « J'écris pour abréger le temps ».
C'est exactement l'impression que j'ai en ce moment précis en faisant cette page.
Sauf qu'en plus je n'ai jamais considéré ce journal comme de l'écriture, et que j'aurais d'ailleurs bien du mal à dire ce que c'est.