jeudi 17 mars 2005
Les copies du devoir sont bonnes sauf sur un point : les papillons.
1-réponses aux questions 1 et 2.
L'ordre est celui-ci :
Céphale et Aurore
par Nicolas Poussin, National gallery, Londres. Peint en 1627, on y voit Aurore (Eos) prête à entraîner de force Céphale.
Paysage avec Céphale et Procris réunis par Diane
par Claude Le Lorrain, tableau de 1645.
La mort de Procris
par Véronèse, peint en 1582.
À noter :
Le Lorrain a peint plusieurs fois cette même scène. Celle-ci est la Réconciliation de Céphale et Procris, datée aussi de 1645.

Si le format et le décor changent (Le paysage est beaucoup plus large dans l'un que dans l'autre, (troupeau de vaches qui traverse la rivère, deux villes etc...), ce qui est étonnant c'est la symétrie exacte entre les deux groupes des personnages, y compris la couleur des habits, la position du chien, celle de sa queue, le retrait du porteur de la lance etc...)
La position des pieds, des bras, les postures sont symétriques. Il n'y a qu'une erreur. On peut faire une rotation de la scène d'un tableau (par rapport à l'axe horizontal) pour la comparer avec l'autre. . L'erreur crève les yeux quand on la voit bien sûr.

On peut jouer au jeu des sept erreurs : la pointe de la lance, les pieds nus de Céphale, ses manches blanches, les bottes du jeune garçon, l'épaule dénudée de Procris, un spectateur de la scène (le vacher) dans l'un et pas dans l'autre. La grosse différence est l'épée de Céphale, vers nous dans un tableau, derrière lui dans l'autre.
On pourrait penser que le groupe peint avec plus de soin que l'autre indique quel est le tableau postérieur à l'autre, il n'en reste que le soin apporté au paysage et à la construction des deux tableaux empêche que l'un ne soit qu'une esquisse de l'autre. Quelles splendeurs quand on regarde les détails !
Question 4.
Il s'agit bien sûr du javelot " de bois inconnu" à pointe d'or, et du chien Laelaps.
Minos, ravi de pouvoir recommencer toutes ses débauches, les avait offerts à Procris (ils lui venaient d'Artémis .) Vous vous souvenez, que c'est le chien qui rattrape toujours la proie qu'il poursuit et que c'est le javelot qui ne manque jamais sa cible. je les rajoute donc.
(Ne me prenez pas au sérieux : dans la gravure de Dambrun il n'y a pas de javelot ni rien d'autre d'ailleurs dans ses mains). Les bras de Céphale justement m'intriguent.
Que fait-il avec les bras dans cette position qui ne correspond pas à grand chose ? Colère ou desespoir ? Il y a un bien un baton qui tient de la flèche et du javelot par terre certes, mais on ne voit pas de blessure sur Procris, qui me semble plutôt dans une position d'offrande pour de pas dire d'invite... Il n'en reste pas moins que je ne me vois pas lever les mains au ciel comme ça.

Quant à Laelaps : à l'époque de la scène, il ne se doutait pas de la drôle de fin qui l'attendait beaucoup plus tard.
Après la mort de Procris Céphale se réfugia chez Amphitryon où sévissait la renarde de Teumesse (envoyée par Dionysos parce que les descendants de Cadmos avaient été évincés du trône de Thèbes (ou par la déesse Thémis (ou Héra) pour venger la mort du Sphinx) l'animal avait la particularité de ne pouvoir jamais être pris et ravageait tant le pays que les habitants lui livraient chaque mois un enfant afin d'éviter qu'il n'en ravisse encore plus.
On comprend que Céphale lança Laelaps son chien infaillible à la poursuite d'un animal que personne ne pouvait rattraper. Zeus, devant un dilemme (le chien qui ne peut pas ne pas attraper sa cible, et la renarde qui ne peut pas l'être), trouva la solution en métamorphosant les deux animaux en statue de marbre. Pour cet éminent service Amphitryon offrit à Céphale une île à son nom : l'île de Céphalonie.
Zeus fut pris de remords plus tard. Il mit Laelaps au ciel (à côté de la constellation Canis major, dans la constellation Canis minor, pas loin d'Orion et du Lièvre, qu'il peut donc s'amuser à chasser...)
Aujourd'hui Laelaps est aussi un Dinausaure, Laelaps aquilunguis (Cope,1866), mais aussi un acarien, Laelaps Kochi), vous savez ces petites bêtes qui provoquent des allergies..;
Réponse à la question 5 :

Il s'agit bien sûr d'une lithographie de Braque titrée Procris, faisant partie d'une série mythologique (Circée, Icarios, Nérée...)
Braque fit même, à la demande d'André Malraux, une exposition métamorphoses (tiréed'Ovide bien sûr) en 1963, l'année de sa mort, au Musée du Louvre, le rendant premier peintre vivant exposant au Louvre.



Eos, versant la rosée...





je ne sais pas comment a fini Eos/Aurore. Mais vous savez qu'Aphrodite, furieuse de la trouver dans le lit d' Arès l'avait condamnée à de continuelles amours avec de jeunes mortels. C'est de cette époque qu'elle avait essayé de les avoir les uns après les autres. D'abord Orion ensuite Céphale, puis Clitos, enfin Ganymède et Tithonos. Lorsque Zeus enleva Ganymède, elle lui demanda de conférer l'immortalité à Tithonos ce à quoi Zeus consentit. Mais elle oublia de demander pour lui la jeunesse éternelle. Tithonos devint donc de jour en jour plus vieux, plus grisonnant, et plus ridé; sa voix se fit chevrotante et Eôs fatiguée de s'occuper de lui comme d'un enfant l'enferma dans sa chambre à coucher où il devint cigale.
Pas gai comme fin pour la coureuse des jeunes mortels !
Ne soyons pas triste : Chaque jour, Eôs "aux doigts de rose"comme l'a écrit Homère, sort de l'océan, couronnée de rayons, et s'éleve dans les airs sur un char brillant traîné par deux ou quatre chevaux ailés. (nommés Phaéthon et Lampos). Elle déverse la rosée sur la terre et annonçe l'arrivée de son frère Hélios, le soleil qui apporte la chaleur et la lumière...
Enfin la question 3, la plus mauvaise des réponses.
Le Céphale, Coenonympha arcani est celui de gauche,
Nom néérlandais : Tweekleurig Hooibeestje,
Nom anglais : Pearly heath .
Le Procris, Coenonympha pamphilus est celui de droite.
autre nom français : Fadet commun.
Voilà pour juste les noms, tous les deux faisant partie de la sous-famille des Satyrines (de la famille des Nymphalides).
C'est alors que Le Lièvre de Mars m'envoie un mail et me précise que les satyres ne sont pas loin.
Il a bien sûr raison : les papillons Procris, Céphale et Satyre sont très proches puisque de la même sous-famille. Il m'envoie par la même occasion chercher du côté des Silène, et autres Agreste et Tircis...
Le mot satyre bien sûr m'éveille et m'excite, car n'oublions pas que nous devons expliquer pourquoi dans La mort de Procris de Piero di Cosimo, ce n'est pas Céphale mais un satyre qui est aux pieds de la belle Procris, (mais aussi pourquoi il a donné autant d'importance aux chiens).
le sujet est donc d'importance et mérite d'être approché sérieusement...
Mais non je plaisante, pas sérieusement, papillonnant comme un satyre du côté des petites Lolita... À demain satyres et papillons !