Samedi 19 mars 2005
Terminons donc notre révision/correction avec la question 3 sur les papillons. Et essayons d'être clair, suite à la remarque pertinente du Lièvre de Mars sur le Satyre, parce qu'il s'y connaît le bougre.

1- les Lépidoptères appelés communément papillons sont classés en deux divisions :
* les Ditrysia qui regroupent 99% des papillons
* les Monotrysia qui regroupent le 1% restant (2 super-familles caractérisées par des larves mineures).

2- Ceux qui nous intéressent sont dans la première division.
Cette première division est divisée en deux sous-ordres :
*- Les Hétérocères (couleurs ternes, des antennes souvent plumeuses (impliquées dans la communication avec ces célèbres phéromones), nombreuses super-familles et familles. Citons les pyrales, les teignes, les mites, les célèbres bombyx...La plupart papillons de nuit.)
*- Les Rhopalocères, aux couleurs vives, la plupart papillons de jour. Quelques super-familles dont LA famille qui nous intéresse : celle des Nymphalidés.

3- La famille des Nymphalidés est une famille intéressante car elle a deux faces.
Ce sont tous des papillons de jour, et qui malgré leurs 6 pattes (comme tous les Insectes) ne marchent que sur 4 (les quatre dernières qui ont l'air "chaussées de bottes à longues franges"). Ils ont des noms populaires très nombreux et parfois attractifs : Petite tortue, Carte géographique, déesse à ceinturons, Tabac d'Espagne...et...et... Procris, Céphale, Satyre...
Ils ont aussi tous pour caractère d'avoir le dessous des ailes beaucoup plus terne et effacé que le dessus : ce sont des malins. En effet, cela leur permet, quand ils sont posés sur un support, d'être beaucoup moins repérables ou attractifs pour leurs ennemis, surtout le matin quand ils se caillent les miches dans le froid ou la rosée (Ah la déesse Aurore... elle martyrise donc encore Procris et Céphale !)
Les deux faces proviennent des deux sous-familles (qu'autrefois d'ailleurs on séparait en deux familles, ce qui n'est donc plus le cas aujourd'hui.)
- Les Nymphalines
- Les Satyrines où l'on trouve les célèbres :
Lasiommata mégera (le Satyre dont la femelle s'appelle La Mégère),
Coenonympha arcania (le Céphale),
Coenonympha pamphilus (le Procris),
Brintesia circe (le Silène).
Nous en resterons là, car il y a aussi avec eux l'Hermite, l'Agreste, l'Ariane, le Bacchante, le Tircis... Intéressons-nous au Satyre.
On se demande comment on nommerait le monde sans la mythologie !

le Satyre ............la Mégère............ le Céphale .......... le Procris.............. le Silène
Dans le premier commentaire du tableau de Piero di Cosimo, j'avais dit que celui qui était penché sur Procris était un faune ou satyre. C'était aller vite et simplifier, manquer de rigueur disons-le, car les deux ne sont pas tout à fait équivalents .
Laissons donc, provisoirement nos papillons, et retournons aux mots.
Le satyre
Le satyre (en grec saturos) est une créature de la mythologie grecque, qui incarne la force vitale de la nature. En bande ils sont associés aux ménades, forment le " cortège dionysiaque ", qui accompagne le dieu Dionysos (ils peuvent aussi s'associer au dieu Pan).
Leur représentation varie. La plus courante montre une créature mi-homme mi-bouc, avec des oreilles pointues, des cornes sur la tête, une chevelure abondante, un nez épaté, une queue de chèvre et un priapisme constant. Il porte souvent des peaux de bêtes, de panthère (attribut de Dionysos).
Fortement membrée, cette créature habite la forêt et a comme principale occupation de faire l'amour à tout ce qui est féminin : Femme, nymphe, chèvre, et même déesse (ce qui leur vaut d'ailleurs les pires ennuis). Les satyres s'occupent rarement de savoir si leur partenaire est consentante.
(d'où le satyriasis, exacerbation, exagération maladive (morbide, pathologique) du désir sexuel chez lhomme. auquel on peut faire correspondre chez la femme la nymphomanie.)
On se doute que beaucoup de peintres ont pris leur pied à peindre ces satyres. .
De gauche à droite :
Diane et ses nymphes surprises par des satyres, Rubens,
Nymphe endormie surprise par un satyre, Nicolas Poussin, 1627,
Bacchus et Ariane Titien
Quand on représente les satyres jeunes (on les appelle alors des satyrisci), ils sont alors non seulement jeunes mais très beaux.

- À gauche le satyre Anapauomenos (« au repos ») des musées capitolins à Rome. Considéré comme une copie d'une sculpture du célèbre Praxitèle. Ce sculpteur grec des années 375 à 335 avant j.C. fit aussi bien des marbres que des bronzes.

- À droite le Satyre verseur, réplique d'après un original du même Praxitèle datant d'environ 370 avant Jésus-Christ, et que l'on trouve dans la Galerie de la melpomène au Musée du Louvre.


Quand on les représente vieux ( on les appelle des silènes, (d'après Silenus, Seilênos en grec, père adoptif et précepteur de Dionysos) je ne vous dis pas les dégâts, carrément laideur de chez Laideur.
Ce brave Silenus est souvent représenté ivre, incapable de se mouvoir, ou alors sur un âne. Ce vieillard déambulant et bedonnant passe pour avoir inventé avec Marsyas la flûte, ainsi qu'une danse particulière qu'on appelle d'ailleurs en son honneur la silène.
Ci-contre : Silenus ivre peint par Rubens en 1618, visible à la Pinacothèque de Munich (site très moderne).
C'est bien sûr par antonomase qu'on donne le nom de silènes aux vieux satyres.
- À gauche Silène ivre par l'espagnol Juseppe de Ribera (1591-1652), avec une gravure préparatoire en dessous faite la même année, 1628) On voit bien l'âne à gauche !)
- À droite Silenus ivre soutenu par des satyres, peint par Van Dyck en 1628 pendant qu'il travaillait dans le studio de Rubens (à qui on a attribué au départ le tableau). Ce tableau est aujourd'hui à la National Gallery de londres. A Dresde on peut en voir un autre (de Van Dyck) ou Silène est carrément cassé, la tête en bas, on imagine en train de vomir.
..... .....
Je ne sais pas de qui est le Silène sur son âne (help !)
Au centre c'est un tableau de Carle Van Loo de 1747 et qui est au musée de Nancy.
À droite le Van Dyck où Silène en tient une sérieuse,(quelqu'un derrière finit la bouteille), qui a été peint avant 1621 et qui est au Musée de Dresde

Mais savez-vous qui a fait encore sur cet alcolo de première un tableau incroyable et différent des autres ?
Et bien, oui, c'est encore notre énergumène de Piero di Cosimo. Il a peint en effet entre 1505 et 1510 un tableau qui s'appelle les malheurs de Silène (The Misfortunes of Silenus) assez surprenant, comme toujours et pas facile à décrypter, car il y a toujours plus dans un tableau de di Cosimo que ce qui est donné à voir.(Ce qui revient à dire aussi d'une certaine manière, " circulez y'a rien à voir ")
Vous avez vous ce drôle d'arbre au milieu ? Si on regarde bien on y découvre des corps des formes... une des premières fois que l'on s'amuse à ce petit jeu dans la peinture... Avec ses formes masculines et féminines il raccorde le ciel et la Connaissance...
Et le Silène ?
Au milieu il est en train de se casser la gueule après être monté sur son âne pour prendre du miel dans l'arbre. Cela voudrait-il dire que l'ivresse mène à la chute et à la douleur ?
Mais il est aussi à droite avachi ivre mort, incapable de se relever même avec l'aide de 4 satyres. le levier (outil) humain sera t-il capable (suffisant) pour le relever ?
Il est encore à gauche, piqué par des guêpes, où on essaie de le soigner avec de la boue (les gamins devant récoltent, ramassent de la terre, un couple derrière en fait la mixture qui lui sera appliquée sur le front). D'avoir voulu s'approprier de la nourriture des dieux (le miel)(gelée royale), ne sera t-il sauvé que par la terre ?
On voit certes qu'à la base il y a encore un texte d'Ovide, tiré du livre 3 de Fastes, plus exactement des vers 740 à 760 :
" Un jour (écoutez ce récit qui n'est pas sans gaîté), un jour il revenait des bords de I'Hèbre sablonneux, accompagné des satyres; déjà il avait atteint le Rhodope et le Pangée tout émaillé de fleurs, quand ses compagnons firent résonner leurs cymbales; à ce bruit, on voit se rassembler des insectes ailés qu'on ne connaissait pas encore: c'étaient des abeilles. Elles accourent partout où l'airain retentit. Bacchus réunit leurs troupes vagabondes, et les enferme dans le creux d'un arbre; aussi lui offre-t-on le miel, puisque c'est à lui qu'on le doit. Dès que les satyres et le vieillard à tête chauve eurent goûté de cet aliment nouveau, ils cherchaient partout dans les forêts ces rayons dorés. Silène entend bourdonner un essaim dans un vieil orme rongé par les années; il aperçoit aussi la cire, et ne dit mot. Nonchalamment assis sur le dos de son âne, qui plie sous cette lourde masse, il le pousse contre l'orme au tronc décrépit; il se lève alors, se soutenant à une forte branche, et sa main avide va dépouiller l'arbre de ses trésors; mille frelons, réunis soudain, enfoncent leurs aiguillons dans la tête chauve du vieillard, et marquent son front de mille piqûres; il tombe pesamment, et reçoit les ruades de son âne. Il appelle les siens, et demande du secours. Les satyres arrivent de tous côtés; ils ne peuvent voir sans rire la figure toute gonflée de leur père, qui s'en va boitant, le genou meurtri; Bacchus lui-même s'en égaie, et conseille à Silène un emplâtre de boue; celui-ci obéit et se barbouille de boue tout le visage.
C'est à bon droit que le miel est offert à Bacchus, et que nous versons dans les liba brûlants le miel le plus pur, pour le donner au dieu à qui nous devons ce présent."
Où cela se complique, c'est que ce tableau n'a pas été fait seul, mais avec un autre qui est lui aussi au Fogg Art Museum, Harvard University, Cambridge, Massachussetts, et qui s'appelle La découverte du miel. La commande des deux panneaux fut faite par Giovanni Vespucci.
La civilisation est là avec ses bruits (voyez tous ces personnages qui percussionnent... en frappant avec et sur des objets faits par l'homme, casserole ou autre....)
À droite on se réfugie dans l'ombre de la forêt pour rester dans la nature.
À gauche le château cherche à s'en préserver ou s'en défendre.
De la montagne à droite, en haut de laquelle un château semble s'être effondré, descend un lion qui symbolise sans doute l'Église chrétienne qui revient vers l'ivresse des figures humaines...
Les détails sont effroyables de précision et font penser à Bosch pour la difficulté et de la richesse de leur(s) interprétation(s). Je vous laisse juger.
Bon, je me suis laissé embarquer une fois de plus, cette fois par un papillon le satyre, dont je n'ai finalement pas parlé.
On pourrait dire qu'une fois de plus la théorie du chaos est vérifiée.
Vous savez, la théorie (que le grand public croit connaître sous le nom tape à l'œil d'effet papillon) que Lorenz a illustré avec une belle métaphore utilisant...les papillons (tiens tiens...): " le battement d'ailes d'un papillon peut (de proche en proche) provoquer une tempête aux antipodes" Pourtant je voulais dire aussi que...
À l'origine les Satyres étaient aussi des farces de village, "amusements ou spectacles de gens rassemblés pour oublier leurs travaux, se réjouir de leur récolte ou de leurs vendanges. Des jeux champêtres, des railleries grossières, des postures grotesques, des vers faits sur le champ, et récités en dansant, produisirent cette sorte de Poésie, à laquelle Aristote donne le nom de satyrique et de danse. C'est d'elle que naquit la Tragédie, qui n'eut pas seulement la même origine ; mais qui en garda assez longtemps un caractère plus burlesque, pour ainsi dire, que sérieux. Quoique tirée du Poème Satyrique, dit Aristote, elle ne devint grave que long-tems après."
(article Satyre, tiré du Dictionnaire Dramatique Paris, chez Lacombe, M. DCC. LXXVI, très intéressant où l'on différencie après les agrestes satyros d'Horace, les exodes romaines, les Pièces Satyriques et Comiques, la Satyre Dramatique d'Euripide...)
Le satyre, c'est le nom d'un papillon certes, mais c'est aussi le nom d'un champignon connu sous le nom de Phallus impudicus, le Satyre puant à cause de son chapeau qui est recouvert d'une gelée malodorante et qui attire les grosses mouches à vers
On a toujours décrit Socrate moche comme un silène parce qu'on trouvait qu'il ressemblait à Silène.
dans le Banquet de Xénophon (V,5-6), le dialogue Critobule/Socrate vaut son peson d'or, par la défense de Socrate de sa laideur.
..." Critobule- Voyons le nez : lequel est le plus beau, le tien ou le mien ?
Socrate- Le mien, à mon avis si du moins c'est pour sentir que les dieux nous ont donné des nez. Tes narines, en effet, regardent vers la terre, les miennes sont retroussées de manière à capter partout les odeurs.
Critobule- Mais comment un nez camus serait-il plus beau qu'un nez droit ?
Socrate- Parce qu'il ne fait pas barrière, mais permet aux yeux de voir sur le champ ce qu'ils veulent ; un nez haut, au contraire, dresse comme par arrogance un mur entre les yeux."
Platon dans le Banquet en rajoute une couche :
" Il est tout pareil à ces silènes qu'on voit exposés dans les ateliers de sculpture et que les artistes représentent tenant un pipeau ou une flûte ; les entrouvre-t-on par le milieu, on voit qu'à l'intérieur ils contiennent des figurines des dieux !"
Il annonce Rabelais dans le Prologue de Gargantua et les boites de Silène.
La figure est belle avec son double mouvement vers le haut/vers le bas :
Silène = Socrate,sacrilège, Socrate = une boîte,
puis on passe à extérieur/intérieur :
pauvreté extérieure/richesse intérieure, laideur extérieure/beauté intérieure,
la leçon : tirer " la substantifique moelle". CQFD.
" Beuveurs tresillustres & vous Verolez tresprecieux (car à vous non à aultres sont dediez mes escriptz) Alcibiades en un dialoge de Platon, intitulé Le banquet, louant son precepteur Socrates sans controverse prince des philosophes: entre aultres paroles le dict estre semblable es Silènes. Silènes estoyent iadis petites boites telles que voyons de present es bouticqs des apothecaires, pinctes au dessus de figures ioyeuses et frivoles, comme de Harpies, Satyres, oysons bridez, lievres cornuz, canes bastées, boucqs volans, cerfz limonniers, & aultres telles pinctures contrefaictes à plaisir pour exciter le monde à rire. Quel fut Silène maistre du bon Bacchus. Mais au dedans l'on reservoit les fines drogues, comme Baulme, Ambre gris, Amomon, Musc, zivette, pierreries, et aultres choses precieuses. Tel disoit estre Socrates: parce que le voyans au dehors, & l'estimans par l'exteriore apparence, n'en eussiez donné un coupeau d'oignon: tant laid il estoit de corps & ridicule en son maintien, le nez pointu, le reguard d'un taureau: le visaige d'un fol: simple en meurs, rusticq en vestemens, pauvre de fortune, infortuné en femmes, inepte à tous offices de la republicque: tousiours riant, tousiours beuvant à un chascun, tousiours se guabelant, tousiours dissimulant son divin sçavoir. Mais ouvrans ceste boite, eussiez au dedans trouvé une celeste & impreciable drogue: entendement plus que humain, vertu merveilleuse, couraige invincible, sobresse non pareille, contentement certain, asseurance parfaicte, desprivement incroyable de tout ce pourquoy les humains tant veiglent, courent, travaillent, navigent & bataillent. "
(numérisation François Bon, texte intégral disponible)
" Buveurs très illustres, et vous, vérolés très précieux, - car à vous, non à d'autres, sont dédiés ces écrits - Alcibiade, au dialogue de Platon intitulé le banquet, louant son précepteur Socrate, sans controverse prince des philosophes, entre autres paroles, le dit être semblable aux Silènes. Silènes étaient jadis petites boîtes, telles que nous en voyons à présent aux boutiques des apothicaires, peintes au-dessus des figures joyeuses et frivoles, comme de harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs limoniers et autres telles peintures contrefaites à plaisir pour exciter le monde à rire - comme fut Silène, maître du bon Bacchus. Mais au-dedans, l'on conservait les fines drogues, comme baume, ambre gris, amome, musc, civette, pierreries et autres choses précieuses."
...
On sait tous que Nabokov était un emminant spécialiste des papillons. Si j'en parle maintenant, c'est pour en terminer avec le Satyre (mais est-ce possible ?).
Il faut savoir qu'on pourrait, tellement son travail fut important, à l'intérieur du monde des papillons, faire une classification nabokovienne avec trois catégories de papillons :
1- ceux qui portent un nom donné par Nabokov,
2- ceux qui ont été nommés par d'autres en hommage à Nabokov,
3- ceux qui ont été nommés d'après l'œuvre de Nabokov, livres ou personnages de ses livres, de ses proches...
Et bien croyez le ou non , Nabokov a découvert 3 papillons de la sous-famille des Satyrines, donc 3 satyres. Ce sont :
Cyllópsis pertepída avícula, Nabokov 1942
Cyllópsis pertepída dorothéa, Nabokov 1943
Cyllópsis pertepída maníola, Nabokov 1943
Le plus célèbre est le deuxième.
En effet c'est le premier papillon (une sous-espèce) que Nabokov a découvert le 9 juin 1941, aux Etats-Unis (où il était arrivé le 28 mai 1940, en provenance du Havre à bord du Champlain), au Grand Canyon. On l'appelle souvent pour cela le Satyre du canyon, le Satyre de Dorothée, le Marron du Grand canyon ou la Nymphe des bois de Nabokov !
Mais celui qui s'appelle le Satyre de Nabokov (Cyllopsis pyracmon nabokovi) est celui qui a été nommé par Miller en 1974). C'est un petit papillon du Mexique de 3 à 5 cm d'envergure.
N.B :
Après le décès de Vladimir, Véra Nabokov légua au Musée de zoologie de l'Université de Lausanne la précieuse collection de papillons rassemblée par son époux.
Dans Paysages originels Olivier Rolin, écrit " Je ne crains pas de dire que la truite est à Hemingway ce que les papillons sont à Nabokov, l'animal emblématique, dispensateur de plaisirs érotiques. "
Pour ceux qui en douteraient, je conseille de lire l'excellente étude de M.C.Bouchet (Université de Bordeaux) Les métamorphoses de la beauté ou la jeune fille nabokovienne où elle fait une démonstration brillante et intelligente sur la métamorphose, véritable "trans-formation" (jeunes filles/papillons/écriture) chez Nabokov.