Dimanche 4 novembre 2007 jour précédent jour suivant retour au menu
De la fragilité de mes liens au monde,
je dirai ça comme ça.

Ma vie est à mourir aussi de rire.
Passer tant de temps et d'énergie depuis plus de quarante ans à garder des traces de quelque chose que l'on ignore et dont on sait pertinemment qu'il n'en restera rien, c'est quand on y pense drôle voire insensé. Drôle mais aussi héroïque à certains égards. Enfin, c'est ce que je me dis ce dimanche soir.
Il y a des choses, comme ça que je ne comprends pas : pourquoi en pissant chez le nouveau MacDonald, qui vient d'ouvrir à Verneuil sur Avre, je permets d'économiser l'équivalent de la consommation annuelle en eau d'une famille de 4 personnes.
Jouer un jeu qui consiste à tout détruire jusqu'à ce que tout s'écroule. En fait, plus exactement, faire pour que tout se fragilise et finisse par s'effondrer pour le joueur suivant qui sera ainsi déclaré le perdant !
L'impression d'avoir perdu déjà plusieurs fois à ce jeu, sans savoir que je jouais ni connaître celui qui avait joué avant moi...
Que dire quand sa vieille mère vous demande de l'emmener nettoyer sa tombe ? L'aider à finir, parce que c'est fatiguant à cet âge de se pencher, vaut mieux peut-être qu'un beau discours, après tout.
Sentir et croire entendre ce dit un rayon de soleil sur les fleurs de la cuisine ...
Ça prouve, dit un ami, que nous sommes des " vivants-pas morts mon p'tit pote ".
Et ces minettes, dont l'avenir et le monde qu'elles vont connaître me semblent si inquiétants, aléatoires... Pourquoi ne dit-on pas que cet amour-là (celui de ses enfants, par exemple) est si douloureux, aussi... Qu'on ne peut rien y faire, ni faire contre, qu'on le subit plutôt que le maîtriser ? Là encore, comme on peut.
Palmarès du festival de Théâtre amateur de Joué les Tours, hier soir.
Belle leçon sur l'art en général : la ligne qui sépare le pire du meilleur est fine comme le fil d'une lame de rasoir. Le génial, le sublime, la beauté, l'émotion ...ne sont séparés du nul, du mauvais, du râté que d'un presque rien.. On bascule d'un côté à l'autre en moins de temps qu'il faut pour le dire, et pour un rien. C'est pour cela aussi, que la critique doit être sans concession et ne supporte pas ni la mode, le copinage ou un quelconque intérêt. Ne pas laisser croire, ne pas être complice. Qu'on puisse encore parler de quelque chose, et que les mots gardent un sens...
Et le réveil tôt dans ce jardin de mes amis de Touraine, près de Chinon, au Bois Physivon, sur la commune de Sazilly, et dont j'apprécie tant le vin rouge, issu du cépage cabernet franc, communément appelé Breton ou Berton. (... bois de ce vin breton, qui point en Bretagne ne croit...comme disait Rabelais).
Même si le vin de Loire que je préfère reste le Saumur Champigny...
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Ça va pas être difficile et pas cher de pendre des Pères Noël cette année, (sauf le dernier modèle spécial riches). Enfants à vos échelles !
La photo des rencontres de Chaminadour,(que je noircis volontairement) à la gloire de Pierre Michon, m'a beaucoup plu pour deux raisons :
1- On y voit Michon, comme un pape, " en état de grâce " comme titre le Magazine littéraire, tout à fait rigolard et content.
j'espère simplement qu'après le Monde, le Nouvel Obs, la Quinzaine littéraire et Télérama, il ne va pas faire maintenant Télé 7 jours !
2- On y découvre, 3ème à partir de la gauche contre le mur, Pierre Bergounioux, oui Pierre Bergounioux (on sait qu'il connaît Michon, et un extrait de l'article (assemblage d'éloges des célébrités présentes et amies) raconte d'ailleurs leur rencontre), MAIS UN PIERRE BERGOUNIOUX SOURIANT lui aussi. D'habitude, sur la plupart des photos qu'on voit de Bergounioux, il a l'air toujours sorti d'outretombe, triste grave et profond.
Mais non, là il est vraiment souriant (pas rigolard comme Michon, bien sûr), mais souriant...à la Bergounioux.
Je ne vous dis pas que cette photo de Jean-Luc Bertini pour Le Magazine littéraire, fut aussitôt découpée, et sera conservée précieusement !
Le sourire bergounien existe donc !
C'est quelque chose non ?
Car Pierre Bergounioux sur le quai de la gare, dans le film formidable et touchant que nous offre François Bon sur son site...c'est encore autre chose.
Que diable pensait-il à ce moment-là ?
Peut-être que nos liens avec le monde sont fragiles. Qui sait ?