page précédente (choix difficile) Mardi 28 juin 2011 page suivante (reprise) retour au menu
Nevermore
C'est un poème, une exposition et bien d'autres choses...
ou silence annoncé : le temps que la tempête se calme et que je retrouve mon rivage.

Le poème de Poe est célèbre (on peut trouver ici en pdf le texte original et les traductions de Baudelaire et de Mallarmé), par son nervermore si terrible qui apparaît quand le corbeau entre dans la chambre et dit son nom. (Ce qui n'est pas le cas encore dans cette deuxième strophe que j'apprécie particulièrement.
[...]Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, [...])
A chacun son passage : Le peintre Thierry Alonso Gravleur qui expose en ce moment au château de Nogent-Le-Rotrou, a mis en exergue à son exposition Nevermore la huitième strophe, celle où justement le corbeau donne son nom. Le peintre a choisi la traduction de Mallarmé :
Pour cette exposition où j'ai participé à l'installation, j'ai aussi écrit un long texte pour le catalogue, ce qui ne fut pas facile, à cause de la forte peronnalité (et du personnage qu'est Thierry), mais aussi parce qu'il est difficile d'écrire sur la peinture tout simplement (parce qu'entre autre on peut dire n'importe quoi). Il ne m'en a donné l'autorisation qu'après de longues discussions "serrées" (car sans concessions de part et d'autre) sur la peinture en général et sa peinture en particulier, mais qui je crois ont scellé le début d'une amitié et complicité profondes.
Peu de temps donc pour ce journal, ce qui y explique en partie mon silence et son irrégularité. Ils risquent d'ailleurs de se prolonger encore un peu, Le temps que la tempête se calme et que je retrouve mon rivage, que tous mes lecteurs et lectrices passent un bel été.

Bel été et journal ? on pense à Cesare Pavese et Le métier de vivre.

28 janvier (1937) :
"N'importe quel malheur : ou bien on s'est trompé, et ce n'est pas un malheur, ou bien il naît d'une de nos coupables insuffisances. Et de même que nous tromper est notre faute, de même, quel que soit le malheur qui nous frappe nous ne devons nous en prendre qu'à nous-mêmes. Et maintenant console-toi."

31 octobre (1937) :
"On cesse d'être jeune quand on comprend qu'il ne sert à rien de dire une douleur".

25 février (1938)
"Il faut avouer que tu as pensé et écrit beaucoup de banalités dans ton petit journal de ces derniers mois. Je l'avoue, mais y a-t-il quelque chose de plus banal que la mort ?"

10 mars (1938)
"Un homme qui souffre, on le traite comme un ivrogne. "Allons, allons, ça suffit, secoue-toi, allons, ça suffit..."

Soir du 29 septembre (1940)
"pfff !!!!"

No comment !