Mercredi 3 octobre 2007 jour précédent jour suivant retour au menu
L'influence dans la littérature (et le cinéma) de The Lady of Shalott (no2)
Page dédiée à François Bon, (parce que la littérature a souvent inspiré le cinéma et qu'il a parfois déclaré que le cinéma ce n'était pas " son truc ")
ou : on a tous un truc qui n'est pas notre truc.

Suite à ma page d'hier sur le tableau de John William Waterhouse inspiré du poème du même titre d'Alfred Tennyson, il me restait à dire que ce tableau et ce poème ont eu depuis leur existence (1842 pour la dernière version du poème, 1888 pour le tableau), une influence qui n'a cessé depuis, aussi bien dans la peinture, la musique, la littérature, le théâtre...que le cinéma.

On pense d'abord au livre d'Agatha Christie, dont le livre, paru la première fois en 1962 en Grande Bretagne, a pour titre un vers du poème de Tennyson situé dans la dernière strophe de la 3ème partie, abandondamment interprétée par Waterhouse, comme nous l'avons vu hier, scène capitale de la traversée du miroir... :
She left the web, she left the loom,
She made three paces thro' the room,
She saw the water-lily bloom,
She saw the helmet and the plume,
She looked down to Camelot.
Out flew the web and floated wide;
The mirror crack'd from side to side;
"The curse is come upon me," cried
The Lady of Shalott.

C'est un des douze romans (et un ensemble de nouvelles) où intervient la célèbre Miss Marple .
On y trouve, outre le titre, plusieurs références au poème de Tennyson, qu'Agatha Christie connaît par coeur comme tout anglais l'a appris à l'école, une histoire fortement inspirée aussi par le drame vécu par l'actrice américaine Gene Tierney, qui avait contracté la rubéole durant l'une des ses grossesses et ensuite mis au monde une petite fille aveugle et mentalement retardée.
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Il fut traduit en français dès 1963 par Le miroir se brisa.
On voit sur la couverture de droite en fond, un des tableaux de Wharehouse vu hier, qui représente Lady of Shalott au moment où elle se lève et va voir Lancelot en vrai par la fenêtre.
Par contre, sur la couverture du milieu on a préféré reprendre l'affiche du film de Guy Hamilton, The Mirror crack'd, sorti en 1980.
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On y trouve une prestigieuse distribution avec Angela Landsbury, Geraldine Chaplin, Tony Curtis, Rock Hudson, Kim Novack, Elisabeth Taylor...
Il est facilement trouvable aujourd'hui en DVD dont les jacquettes reprennent la même affiche.
Il y eu aussi une adaptation Tv diffusée en 1992 sur la télévision britannique, qui fut éditée en un coffret video des douze adaptations (Miss marple) en 2005 et qui avaient été diffusées du 26 décembre 1984 au 27 décembre 1992 sur la BBC.
En France, la série a été diffusée à partir du 6 avril 1987 sur La Cinq puis sur France 3.


Dans A Great and Terrible Beauty, un de ces romans qui démarrent des trilogies américaines mélo fantastiques avec des sorcières, un ordre secret, et tout et tout...pour attardés en manque d'imagination et prêts à tout gober, Libba Bray y campe deux adolescents perturbés qui suivent un cours artistique où la professeur enseigne et commente le texte de The Lady of Shalott, et qui les influence fortement.
Ils se sentent comme la Dame de Shalott, emprisonnés et ensorcelés dans ce monde, et hésitent à affronter le monde réel.
Plusieurs strophes du poème de Tennyson y sont citées en guise de prologue... Cela va bientôt faire un film, produit par Mel Gibson. On peut craindre le pire !

Dans No Loyal Knight, récent roman (2006) de John Wick, le détective privé Jefferson Carter va mener sa première enquête.
Là encore le titre est pris dans un vers du poème de Tennyson :
And sometimes thro' the mirror blue
The Knights come riding two and two
She hath no loyal Knight and true
The Lady of Shalott.

Dans ce premier roman, l'auteur déclare vouloir ne pas suivre les règles habituelles du roman policier. Ainsi, trois chapitres sont vus par une mystérieuse dame sur une colline, qui fait penser à Lady de Shallot, et permet à l'auteur de faire quelques références au célèbre poème.
Son détective a l'air sympa, d'après le premier chapître que l'on peut trouver en pdf.
John Wick et lui-même un type impressionnant, au cursus complètement éclaté entre la création de jeux de rôles, la musique et autres activités...

Dans la pièce de théâtre adaptée de The Prime of Miss Jean Brodie (Les belles années de Mlle Brodie) qui l'a rendue célèbre en 1961, Muriel Spark, fait dire à un de ses personnages The Lady of Shallot.
Il y eut aussi en 1969 un film tiré du livre du même titre, The Prime of Miss Jean Brodie Les Belles années de Miss Brodie, réalisé par Ronald Neame, et qui obtint un oscar de la meilleure actricte, Maggie Smith, pour son interprétation de Miss jean Brodie, cette professeur si originale...
Muriel Spark est morte l'année dernière en Toscane où elle vivait depuis longtemps.


On trouve même une forte référence à The Lady of the Shalott parmi les 40 livres (organisés en séries) publiés par l'insupportable Meg Cabot en je ne sais combien de langues et qui sévissent chez les enfants, teanagers et autres adultes attardés.
En effet dans son roman Abalon la mère d'Ellie (diminutif d'Elaine, l'héroïne arthurienne) écrit carrément un livre sur The Lady of Shalott dont on trouve un extrait en entête de chaque chapître.
Dans la manga adaptée qui vient de sortir, (Avalon high, Coronation, Volume I : The Merlin Prophecy) (tome II prévu pour juillet 2008) les mêmes personnages, adolescents dans un lycée, se prennent tous plus ou moins pour des réincarnations des personnages de la saga arthurienne.
On comprend alors que Elaine et la Lady of the Shalott, soient là...quelque part, mais je n'y ai pas vu de citations à proprement dites du poème de Tennyson. Mais on ne perd rien à attendre, à mon avis...
On peut avoir peur aussi de ses contacts avec les studios Walt Disney, Mag cabot a déjà travaillé avec eux, pour une future adaptation...

Pour passer d'une manga à une adaptation de bande dessinée, pourquoi pas terminer par un film, V pour Vendetta de James McTeigue (qui fut 1er assistant sur Star wars et Matrix) sorti l'année dernière, adaptation du comic book (d'Alan Moore et illustré par David Lloyd, qui parut en dans le mensuel indépendant Warrior, et fut traduite en France aux Éditions Delcourt.), avec pour acteurs Natalie Portman, Hugo Weaving, Stephen Rea et John Hurt ?
L'action se passe à Londres au XXIè siècle.
Dans l'appartement du personnage mystérieux, V, très cultivé entre autres caractères, et qu'on appelle " la chambre des ombres " (The Shadow Gallery), on peut voir tout un tas d'objets rares ou précieux et une collection de peintures anciennes.
Je vous laisse trouver celle qui est en bonne position dans la pièce :
En bonne compagnie certes de quelques-uns des chefs d'oeuvre de la peinture, mais c'est bien The Lady of Shalott de Waterhouse !