Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
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Vacances à Thiron-Gardais début 1ère journée : tarmac colombien et désabonnement
Allez, tous à genoux sur le tarmac, on va faire une prière !
Car vous assistez à un miracle en direct. In nomine patris...En premier merci à Dieu, en deuxième merci à l'armée, en troisième merci à Monsieur Sarkosy, Chirac, de Villepin, mes amis, je vous ai dans le sang, je suis à vous ! Ceci est mon corps, ceci est mon sang...
ou : lettre à mon ami Fabrice.


Au moment où je commence mon journal de vacances (car mon évènement à moi, même si ce n'est pas un scoop, c'est que c'est mon premier jour de vacances) la Nouvelle Sainte est en train de voler vers Paris, elle a raison, faut pas râter les soldes avec Carla.
Sonnez donc cloches de Notre-Dame, résonnez médiatinettes, adieu mère Térésa et ses doutes sur l'existence de Dieu, Rome nettoie tes dalles de marbre, Elle arrive !

Et moi, pendant ce temps-là, avec comme unique réveil le Soleil et Mal comme de disparaître des hommes(...) je décide de commencer à préparer ma migration d'été dans mon bureau. Fini l'hiver calfeutré dans la cuisine avec mon loir. Retour donc au bureau.
Mais avant il faut donc rassembler tout ce qui traîne.
Je tombe sur une lettre du pudique Fabrice qui malgré des années de fréquentation, persiste à m'appeler son cher Abonné, certes avec un A majuscule quand même.
Ça fait 15 jours que sa lettre traîne, et décide donc de lui répondre. Ça sera toujours ça de fait !
Bon, là, il ne se mouille pas, ça coûte pas cher, c'est incontestable (quoique, à la limite...) et une citation comme ça en introduction et en période de bac, ça accroche le correcteur, non pardon, le lecteur.
Je ne sais pas si Robert Filliou se disait fabriquant de " maître-mots ", mais c'est pas grave, il est mort depuis belle lurette. Et les morts sont morts, d'après le film vu très tard cette nuit sur Arte sur ce qu'on peut faire d'un cadavre, c'est-à-dire de son corps quand on n'est plus dedans (cours d'anatomie, beaux objets plastifiés de toutes les couleurs, entraînement des chirurgiens, collisions avec des véhicules pour voir où ça casse, on apprenait d'ailleurs que le pire ce sont les 4x4, servir à des expériences de décomposition pour étudier l'ordre de succession des colonies de bactéries, très utile pour les légistes et leur permettre de déterminer la date et l'heure de la mort...).
Mais revenons à Fabrice, Je ne sais pas (même si je m'en doute un peu) où il veut en venir pour qu'il m'écrive depuis deux mois aussi souvent, mais il semble en verve :
Je ne sais pas où il habite en ce moment, (mais connaissant Fabrice, il ne doit pas pouvoir vivre ailleurs que dans un endroit " branché " tel que Paris, Hong-Kong, Pekin ou Kuala-Lumpur), ni dans quelles assiettes il mange, ni quelle(s) télé(s) il regarde, autant je savais qu'il était ouvert à Roche-Bobois, Pommery, Hermés, le Figaro, et j'en passe des dizaines d'autres, autant je ne savais pas qu'il s'était AUSSI ouvert à toutes les manifestations de l'art !
Sacré Fabrice, il m'étonnera toujours. Il est gonflé quand même, de " s'ouvrir " ainsi aux manifestations de l'art !
J'aime pas le jus, le médecin m'a interdit le sel, je suis mordu de partout, et je respire mal.
Ça ne m'étonne pas qu'à chaque fois, en lisant Beaux-Arts, je me sentais tout drôle, flagada, un peu naze, étourdi, sonné, k.o. je comprends maintenant : il l'avoue : il a mis un truc euphorisant dedans, plus exactement un truc " comme euphorisant ". Je ne sais même pas si c'est autorisé. Vraiment Fabrice, tu sais y faire.
Ben c'est-à-dire que ça dépend !
Surpris mais par n'importe comment ni n'importe où,
mordu, j'avoue que faut pas que ça me fasse mal, y'a morsures et morsures. Je préfère les carresses, les petits mots soux chuchottés dans un demi-sommeil...
dopé, ça pas trop, parce que la machine elle casse au bout d'un certain moment, elle supporte plus et elle en a déjà trop vu me dit de plus en plus souvent mon toubib,
émerveillé, ouais, peut-être encore, mais tu sais Fabrice, je le suis déjà pas mal tous les jours à Thiron-Gardais en me réveillant, dans ma salle des profs à Nogent-le-Rotrou, dans les champs de colza, en regardant la starac, et la sainte vierge sur le tarmac.
Émerveillé ? Ça me gène Fabrice. Ça ramène à l'enfance, au rêve, aux contes de fées...Et tout ça c'est fini un peu pour moi, sans regret d'ailleurs.
Ne me tente plus Fabrice avec ce truc-là ou alors dis-moi d'abord avec quoi tu vas essayer de m'émerveiller. Mais je te le dis tout de suite, pas avec ça (no 287, mai 2008) même en pleines pages :
Ni ça le mois d'avant (no 286, avril2008)...Tu comprends Fabrice, ça, ça ne m'émerveille pas, ça ne me surprend pas, on a déjà ça du matin jusqu'au soir partout et sans arrêt. Pourquoi t'en rajoutes une couche ? (pour le fric, c'est ça, hein ?)
Non Fabrice, tes adjectifs, tu peux les garder. En tout cas, envoie-les à d'autres, mais ce n'est pas ce cul-là qui me fera bander.À la rigueur, t'aurais montré le regard de la fille...peut-être...
Allez, n'insiste pas
Là, tu deviens carrément prétentieux, et je te soupçonne de me prendre pour un con.
Qu'est-ce que t'en sais de ma vie à Thiron-Gardais ?
Tu veux des raisons, mais des raisons, mon pauvre ami, j'en cherche depuis 60 ans ! Des raisons, des causes, des explications...Je ne les connais pas, et puis je vais te faire une confidence : je m'en fous des raisons, et ça ne m'avancerait pas beaucoup de les connaître !
Faudrait peut-être que je m'agenouille aussi sur le tarmac. Peut-être que ça marche après tout !
Bon, et d'une j'ai pas assez de fric, et de deux ce n'est pas cher il est vrai même si je sais que de toute façon, vu ce que te rapporte la pub, tu pourrais le donner gratis. Mais c'est non. On arrête là notre histoire. Je sais que tu vas faire la gueule et que tu ne m'écriras plus, mais tant pis pour moi, n'est-ce pas ?
Et puis excuse-moi, y'a Ingrid qui arrive sur le tarmac français, et y'a sa copine Carla qui attend.
Je veux voir ça en direct sur mes chaînes satellites.
Car moi aussi je veux m'ouvrir " à toutes les manifestations de l'art ". Bien à toi et sans rancunes,
Jean-Claude.
PS : le temps que tes services me repèrent, je mettrai les numéros reçus dans la salle d'attente de mon médecin à Thiron-Gardais. À côté de Gala, ça devrait aller. C'est le même combat n'est-ce pas ?
Mon toubib la retirera peut-être s'il apprend que ta revue " agit sur ses lecteurs comme un euphorisant ". Mais faut le comprendre : lui et son copain le pharmacien, ils sont payés pour en proposer d'autres ! Concurrence, ç'est un mot que tu dois comprendre non ?
Allez et sans rancune !
Ma journée va être longue.