Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
jour précédent lundi 5 janvier 2009 jour suivant retour au menu
Bien sûr coule l'eau sous les ponts,
bien sûr le silence peut inquiéter et séduire en même temps.

Mais voilà,
quand il se fait que le temps n'existe plus, que les repères habituels sautent comme autant de sécurités, il n'y a plus non plus de silence. Le monde bruisse en vous, la réalité et le quotidien suffisent, subitement pleins et riches à craquer de rires et de soupirs, le jour et la nuit se confondent et se noient dans un plat de lentilles réchauffées.
Internet peut continuer de se faire voir ailleurs quelque temps, les ordinateurs portables servir de décor sur un coin de la table festive, même toujours prêts à vous fournir une vue du ciel de Zanzibar, de Reykjavick ou du Nil, à rajouter du rêve au rêve, et à répondre aux amis qui s'inquiètent.
Internet toujours prêt, toujours trop près, terre à terre, collé à chaque seconde qui passe, toujours prêt à saisir et fixer ce qui se passe, trop en temps réel, croyant encore que les trains et les avions décollent à l'heure qu'il indique.
La réalité est plus simple, incroyable et pire que ce qu'on peut en dire ou montrer. Elle nous traverse comme la foudre éclate la branche d'un chêne centenaire, comme un éclat de rire peut faire mal au ventre.
Je ne sais donc rien de ce qui va arriver à ce journal, s'il va disparaître, par manque de nécéssité, par manque de temps, ou par choix d'être enfin dans mon présent thironnais,
au coeur du monde comme l'est chaque endroit de la planète,
là où le temps passe, s'éternise et se contracte,
là où les étoiles explosent au-dessus de lapins frigorifiés,
là où sur le rail d'une voie ferrée je tiens la main d'une jeune femme qui fait l'équilibre sur l'autre rail.
Bien sûr je fais les voeux habituels à mes lecteurs, leur souhaitant comme d'habitude qu'ils obtiennent ce qu'ils désirent le plus (même si la réalisation d'un désir signe parfois son arrêt de mort) et qu'ils ne subissent pas de nouvelles souffrances, de celles qui nous tombent dessus sans prévenir.
Malgré mon silence, j'ai souvent pensé à eux, même à ceux qui ne m'ont pas dit leur inquiétude, et suis allé consulter de temps en temps leur propres blogs, curieux de savoir où ils en étaient ou ce qu'ils avaient encore à dire pour résister à ce monde qui s'avère, et l'actualité ne me démentira pas, plutôt maussade et qui se durcit de jour en jour, au bon gré de nos dirigeants, tous plus cyniques les uns que les autres, enrobant de belles paroles leur rêve d'un monde totalitaire dont ils s'imaginent être le bienfaiteur et le maître, soi-disant pour notre bien et celui des futures générations.
D'Angoulême à Ouistreham, de Bayeux à Chambord, j'ai traversé une France froide mais toujours aussi riche d'histoire et dont la nature et ses paysages restent malgré tout, dans la plupart des cas, aussi beaux et toujours prêts à faire surgir des émotions inattendues.
Peu de lecture, sinon quelques citations prises au hasard dans le dernier livre de Charles Juliet au titre si juste (Ces mots qui nous nourrissent et qui apaisent, P.O.L, sept.2008) et qui me convient si parfaitement en ce moment.
" Phrases et textes relevés au cours de mes lectures " choisit-il en sous-titre, comme toujours chez Juliet, sans prétention ni orgueil ou suffisance, mais pour faire don " à des êtres qui se cherchent ", partager ce qui peut " affermir " et " éclairer ".
J'ai souvent trouvé ceux qui écrivent ou parlent de leur bonheur, obscènes, prétentieux et malsains (voire provocateurs).
Peut-être après tout s'agit-il là de quelque chose qui doive rester secret au fond de soi, ne pas avoir besoin d'être dit pour exister.