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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
jeudi 10 août 2006 jour précédent jour suivant retour au menu
Étude bergounienne no 8 :
Pierre Bergounioux ornithologue, dans Back in the sixties.
(début)

Pour qui a fréquenté les livres de Pierre Bergounioux, ce titre est assez original voire surprenant, tellement on a l'habitude d'associer cet auteur avec les insectes et/ou la pêche à la truite.
Mais dans ce texte (dont nous avons déjà parlé, celui qui ouvre et donne le titre à l'ouvrage) et qui fut écrit au retour d'un séjour à Cuba, Pierre Bergounioux va aborder les oiseaux par un détour qui lui est original.
La mise en situation commence à la page 28, où dans un paragraphe comme il nous a habitué à en lire, il passe, en une seule phrase, d'une ruelle de la Havane où il flâne, de 1955 (grâce à la " Cadillac 55 dans son jus bleu ciel "), à mai 68 (grâce aux " mots d'ordre déclamatoires et naïfs, poétiques, parfois, pareils à ceux qui fleurissent sur les murs de l'année 1968 "), entendant la Bamba (enregistrée en 1959 par Richie Valens juste avant son accident d'avion mortel), saluant Cervantes, aux boutique de Bédarieux ou Guéret en 1959 !
Il termine ce paragraphe (qui ne comporte que deux phrases) par une phrase courte, indiquant que comme pour les vieilles voitures qu'il voit dans les rues à Cuba, et qui lui font vivre la réalité comme un rêve, ou qui lui font rêver la réalité présente, (ce texte en entier peut être envisagé comme une réflexion sur rêve/réalité), son séjour à Cuba est perturbant : " Il y a une preuve supplémentaire que les frontières sont levées , pour moi, du moins, et ce sont les oiseaux."
La chute est inattendue voire surprenante pour le lecteur connaisseur de Bergounioux.
La page suivante, (p.29), précise le sujet : il s'agit des martinets.
Soit ! La description est juste (6 phrases) et se termine par un clin d'oeil.
Bergounioux, qui sait ou imagine que son lecteur se pose des questions, cherche à le rassurer : " Qu'est-ce qu'ils viennent faire dans l'histoire ? On va le voir. "

Ce qu'il dit des martinets dans ces quelques phrases est juste. On peut en profiter pour réviser nos connaissances sur ces oiseaux, et essayer de ne plus les confondre avec les hirondelles.
p.29 :

"On ne saurait les confondre avec les hirondelles. Petites faux doubles, entièrement noirs et empennés, ils fendent l'air avec un sifflement de faux, par grappes serrées, rasant les toits avec un battement précipité de leurs ailes, le fil de leur cri matérialisant l'orbe qu'ils tracent au ciel soufré de l'aube ou dans l'aigue-marine du soir. On dit qu'ils dorment en vol, portés par les souffles de la nuit, et je le crois. J'ai entendu parfois leur trille extasié, ivre, tomber du ciel noir où ils rêvaient, les yeux clos, immobiles, ailes déployées. "

Le Martinet noir (Apus apus)appartient à l'ordre des Apodiformes et à la famille des Apodidés.

Plus rapide en vol que l'hirondelle, il est comme elle purement insectivore.
Ses pattes très réduites (en latin apus = sans pattes), l'empêchent de se poser sur le sol. (il ne s'y pose pratiquement que pour pondre ses œufs et élever ses petits).

La plupart du temps, le Martinet chasse, voyage, dort, s'accouple ...en volant !

Le Martinet est piètre architecte, son nid (fait surtout dans les agglomérations, les villes ou villages) se résume à quelques éléments légers collectés en vol.

L'hirondelle rustique, Hirundo rustica, dite aussi des cheminées, fait partie de l'ordre des Passériformes (Passereaux) et de la famille des Hirundinidés.
Facilement identifiable à sa queue fourchue aux longues rectrices externes, les "filets" (plus marqués chez le mâle), elle a le dessus bleu-noir avec des reflets métalliques, le dessous blanchâtre lavé de roux, Le front et la gorge rouge vif.
Purement insectivore, elle passe la majeure partie de son temps à capturer ses proies dans les airs. Les nids d'hirondelles sont des architectures de vase de boue ou de sable.
Alors qu'est-ce qui fait écrire à Pierre Bergounioux, alors qu'il est à Cuba : " Aux extrémités du jour, entre le début du mois de mai et la fin de juillet, il se passe quelque chose à quoi j'ai toujours accordé une attention extrême. ce sont les martinets. " ?
Et comme il l'écrit lui-même à la fin de cette page (p.29) : "
Qu'est-ce qu'ils viennent faire dans l'histoire ? On va le voir."
En attendant et en écoutant les martinets...