Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
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Peut-être suis-je fatigué
mais de quoi ?
(ou : excès d'images fatigue ?)

Peut-être de l'envahissement total, samedi matin au Mans, hier à Paris (où je n'étais pas allé depuis des mois), dans les rues, dans les kiosques à journaux, et même dans les (mauvaises) librairies, sur Internet, de son image, de sa compagne, de son ex ...
Impossible d'échapper à leurs images, comme s'ils voulaient qu'elles deviennent les nôtres. On se croirait au temps de Mao ou de Staline.
Impossible d'ouvrir une radio, une chaîne de télé, sans en entendre le nom...La cadence est infernale. Et maintenant ne voilà-t-il que s'ajoute son sosie, polichinelle bourré de ses tics paternels, que les médias commencent à suivre et interviewer !
Je me sens comme pollué, sali, empoisonné, squatté. Et même les bloggeurs qui s'y mettent, ne pouvant rester plus de deux jours sans y faire allusion...et répéter leur mépris voire leur haine. (C'est d'ailleurs incroyable comment ce type peut susciter la haine...inquiétant pour l'avenir, non ?). Je pense que c'est alimenter encore et encore le train endiablé où nous sommes embarqués.
Comment se débarrasser de ce bourrage de crâne ?
Rentrer à Thiron-gardais où il n'y a pas de panneaux de publicité, pas de kiosques, et où les rues sont propres, éteindre la radio, éteindre la télévision, ne plus lire de revues, et marcher auprès de l'étang, que je n'ai jamais vu aussi rempli, écrire les lettres en retard, lire et écouter de la musique...faire du ménage, du rangement, ou tout simplement ne rien faire et se reposer...?
Peut-être, car en tout cas ici, on ne se prend pas pour le centre de la France ni le nombril du monde, impression parfois que me laissent tous les parisiens ou les gens des grandes villes.
Dans la grande épicerie de Thiron, les gens ne parlent pas politique ou médias. Ils parlent plutôt du froid qui semble se terminer, mais qui semble seulement, car on se rappelle les années des hivers où il a néigé jusqu'en mars, des légumes de saison (en ce moment choux-fleurs, choux de Bruxelles, endives, broncolis...), du prix des choses " qui n'arrête pas d'augmenter " , même pas ou à peine des élections municipales.
Même si je sais que l'expression est condamnable ou risible, Quelque part, cela repose.
Je regarde la photo de la baie d'Along prise par mon frère la semaine dernière,
et celle de l'étang de Sainte-Anne que j'ai prise il y a une semaine aussi :
Ainsi donc les rochers sont des arbres, et la baie m'est étang et ils figurent ici mon seul imaginaire possible aujourd'hui.
Milena Angus, dont j'avais beaucoup apprécié Mal de pierres, dit de l'écriture " qu'elle rachète le réel ". Peut-être ces pages m'aident-elles à m'approcher de ce même réel dont j'ai tant de mal à me satisfaire, mais elles continuent à ne pas suffire et elles ne sont ni écriture ni littérature, au sens où ces deux mots en ont un à mes yeux et dans ma vie.
Car je suis d'accord encore avec Milena Agus quand elle dit (dans un article du Monde des livres de vendredi dernier) " Tout comme nous ne dirions jamais de quelqu'un qu'il est cuisinier parce qu'il a préparé deux ou trois bons petits plats, de la même façon, pour être écrivain, deux ou trois livres ne suffisent pas."