mercredi 12 septembre 2007 jour précédent jour suivant retour au menu
Je ne suis réductible à rien.
Quoique, à la limite...si justement, mais quoi ?

Je ne suis pas réductible à la rentrée littéraire qui pour moi faute d'argent consistera en trois livres.
Je tourne autour, je les touche, je les pèse, je les feuillette, je les sens. Je me sens comme un gourmand qui se lèche les babines et salive le frigo ouvert devant trois millefeuilles !
Qu'ils soient tous les trois gros et lourds avec de nombreuses pages m'excite : s'ils sont bons, cela me tiendra chaud presque tout l'hiver. Je me coucherai de bonne heure et passerai beaucoup de temps dans mon lit. Ça me fera moins de gaz à acheter.
C'est utile à ça aussi les livres. Ça tient chaud, et c'est un bon isolant.

Je ne suis pas réductible à mon métier. La rentrée scolaire s'est bien passée. J'ai un emploi du temps et des classes qui me plaisent. Pour l'instant ce n'est que du plaisir.
On est encore dans la période d'observation. Les emmerdeurs ne se sont pas encore sortis de leur torpeur estivale.

Je ne suis pas réductible aux bons moments passés à rencontrer des gens que je ne connaissais pas, qui habitent tous des maisons de rêves, et qui sont tous adorables, amoureux des livres, d'art et du Perche. Oui oui, c'est possible et ça existe !
Faut dire que ce qu'ils ont déniché dans le coin, c'est carrément somptueux...
De retour dans ma bien aimée Chambrie, je me sens un peu bouseux. Bouseux, j'ai écrit, pas envieux, juste un peu rêveur.
Mais bon, à chacun son Amérique!

Je ne suis pas réductible à mes problèmes financiers, mes peines, mes deuils et mes coups de blues. Champagne pour les-uns, métaphysique pour les autres !.

Je ne suis pas réductible à mon journal, à ce que je dis ou écris, à ce que je pense, à ce que j'aimerai faire et que je ne fais pas, à mes projets ni à mes envies.
La seule chose qui m'embêterait mourir là tout de suite, serait qu'on ne saurait jamais les idées que j'avais et que j'ai pas eu le temps de noter, de savoir qu' on ne saurait jamais, et bien sûr la peine et la galère pour ceux qui resteraient et souffriraient (mes filles par exemple, dont deux sont encore très jeunes).

Donc, quand même, s'il le fallait, je la réduirais à quoi ma vie ?