Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
jeudi 15 juin 2006 jour précédent jour suivant retour au menu
Un vrai cauchemar de coupe du monde
J'ai rêvé qu'un drôle de type, avec une gabardine de flic noire, et des grandes oreilles de lièvre, m'avait attaché les mains derrière le dos en me disant je te donne deux minutes pour faire ta prière et avait armé son revolver en le pointant sur moi.
Comme je paniquais à mort, c'est le cas de le dire, j'essayais de gagner du temps et d'engager la discussion... comme ils font dans les films, une fois sur deux le type sauve sa peau...
- Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi voulez-vous me tuer ?
- Ferme ta gueule , espèce d'intello osmotique à peu de frais..
. - Mais...je comprends rien à ce que vous dites...
- Cette dérogation à la médiocrité autour du ballon rond...
- Mais monsieur, je n'aime pas le sport, j'aime pas le foot, je n'y ai jamais joué, j'ai même jamais rien compris aux règles...j'ai jamais fait de sport... j'ai horreur de son idéologie et de la compétition...
- Ta gueule, tu vas apprendre que le monde n'est pas rond et qu'il n'est pas superposable à un ballon de foot...
- Mais j'ai jamais dit le contraire...Tout le monde le sait...le foot c'est pourri, c'est des histoires de fric, de dope, de putes, la Fifa c'est une salope... des salaires scandaleux...tout ça je suis d'accord...Et puis si vous me tuez, je vais rien apprendre...
- Ferme ta gueule, si tu me parles de foot, va te faire enculer ailleurs...
- Mais j'ai rien fait, je vous jure, c'est pas moi qu'il faut tuer...
- De toute façon, ça me soulage de faire éclater ta sale gueule...
Bon, j'avais compris que j'avais perdu et que je ne pourrais jamais convaincre ce genre de type, de quoique ce soit, qu'il aurait toujours raison. Je faisais une ultime tentative désespérée.
- Mais on ne se soulage pas en tuant quelqu'un, c'est pas un argument... Mais qu'est-ce que je peux faire ... je ne vous ai rien fait... Je vois pas ce que ça va vous rapporter...
- Ça me fera l'effet d'un poil frisant à mes narines comme disait Blanchot.
- Mais...je vous aime... (ce qu'on peut dire dans un rêve quand même !)
- T'es mort, ça me fait plaisir de trouer ta sale gueule de footeux. S'il y a bien une chose dont je me suis toujours branlé, c'est qu'on m'aime.
J'ai entendu son doigt presser sur la gâchette, j'ai eu le temps de me voir mort, la tête complètement arrachée explosant sa cervelle, un peu comme dans la photo d'Eddie Adams.
Mais là c'est moi qui étais à la place du Viet Cong. Je me suis dit que les grandes oreilles étaient sans doute le signe distinctif d'une nouvelle police que je ne connaissais pas.
Même pas le temps de me demander d'où venait la violence ou la haine que charriait ce type, de me dire que si tout le monde se soulageait comme ça..., que je n'aimais pas les solutions finales... que je me suis réveillé en sursaut, le souffle coupé.
OUF ! Merci, ce n'était qu'un cauchemar...
Je me suis levé péniblement.
Je n'avais pas vu le match d'hier et je me foutais du résultat.
J'ai allumé ma vieille chaîne pourrie , y ai mis délicatement mon disque favori Musique pour cordes, percussions et celesta de Bartok, dirigé par Pierre Boulez ai tourné le bouton à fond, et suis allé aux toilettes me soulager.
Quel monde de merde comme dit Philippe de Jonckheere !