Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
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La fête de la musique à Frazé
C'est un peu triste quand même
Quoique, à la limite...

C'est nous qui sommes peut-être tristes. Les gens du village, une bonne centaine, en sortant du repas célébré dans la salle polyvalente (c'est drôle qu'on ne parle plus de la salle des fêtes), semblaient, eux, plutôt bien là et contents d'écouter les musiciens et d'attendre (prévu peu avant minuit) le traditionnel feu de la Saint-Jean (qui lui aussi est en train de disparaître des villages).
Ce sont mes deux voisines qui me voyant dans mon état angineux, dans mon écharpe et ma douce fièvre, ont réussi la nuit tombante à me sortir de la Chambrie.
Il a fallu errer un peu au hasard dans les rues absolument désertes (le château étant tous feux allumés, loué par un gros mariage) pour trouver enfin quelqu'un qui nous a indiqué que c'était " dans un champ à la sortie du village, à la salle polyvalente, là où en entendrait la musique ". Celle que vous pouvez entendre là, (enregistrée et fimée sur mon appareil à photo numérique) offerte par un orchestre constitué par deux jeunes femmes (accordéon et boite à rythme) et un jeune guitariste hilare, bien parti, et qui demandait aux trois ou quatre paumés qui les écoutaient, dont nous, sérieux comme des papes, muets comme des carpes, et plus immobiles que des statues, après chaque tentative musicale : " Ça le fait ? " .
À chaque fois un jeune type, un seul, toujours le même a crié " moi, ça me le fait!".
Le pire car les plus difficiles, furent les duos entre la jeune fille à la boite à rythmes et notre Eric Clapton en herbe. Même dans la nuit on entendait les dents grincer dans la foule statufiée. Mais honnêtement, je trouvais cela très sympa, particulièrement la bamba (vous savez...Yo no soy marinero, por ti sere...) où ils y ont vraiment mis tout leur coeur et où ils ont touché le mien.
C'est peut-être ça être triste...Avoir le coeur touché, ramené dans les champs de notre village enfantin, à une époque où tout était simple et joyeux, où on ne savait rien de ce qui allait nous arriver...Le feu de la Saint-Jean de Frazé égale mes feux de la Saint-Jean des années 50 à Bérou la Mulotière. Je me disais ça en regardant les enfants qui couraient dans le champ, contents d'être encore à cette heure-là, à jouer avec les copains (se contentant surtout de viser et jeter des cailloux au pantin qui coiffait le futur bûcher), comme mes deux jeunes filles l'auraient été, si elles avaient été là. Puis ce fut le feu bien sûr qui rassembla et attira tout le monde comme des papillons de nuit. Finis l'accordéon, la boite à rythmes et la guitare.
Crépitements, pétards contenus dans la paille, et chaleur qui tiennent à distance. Quand le pantin s'embrase, je pense à Jeanne d'Arc, au Moyen-Âge... Les images qui nous habitent quand même !
En fait, de crépitements, on a surtout entendu Johnny Hallyday qui hurlait devinez quoi : " Allumééééé...le feeeee....".
En rentrant, je n'avais plus seulement mal à la gorge, mais mal aux oreilles et à l'âme.
À Frazé, c'est sûr, on ne fait pas dans la dentelle, et un chat est un chat.