Samedi 28 avril 2007 jour précédent jour suivant retour au menu
De retour de Montpellier
en discutant dans le trop neuf musée Fabre...


- Moi : Je ne m'en sors pas de ses comme...
- Christian : Flaubert dit : je ne supporte pas ce que j'écris...
Ce que j'écris ne me satisfait pas...
Je sais que j'écris quelque chose d'essentiel...
Les comme sont là pour me protéger de ce que j'écris...
Je ne peux pas m'en séparer...
C'est ma muraille...
C'est ma façon d'être le premier de ce que j'écris et de ne pas l'être...
- Moi : Oui , mais...
- Christian : Tu comprends, il était dans un gueuloir...
- Moi : oui, il le dit d'ailleurs dans sa correspondance, qu'il gueule ses textes...
- Christian : Il gueule, mais il n'a pas d'oreille...
Il gueulait, mais n'avait pas de résonance.
Proust... et d'autres, eux avaient de l'oreille...
Flaubert, c'est un énorme styliste...(long silence)
Proust surtout avait de l'oreille, et même Stendhal dont le style était infiniment pauvre.
Stendhal...Il a de l'oreille, il entend la rumeur des sentiments, la pauvreté des moyens mis à notre disposition pour les décrire. Il n'a pas le temps, va de l'avant...
La vitesse, totalement étrange à Flaubert, est pour lui essentielle (comme Rimbaud quand on y songe, qui va plus vite que Baudelaire mais qui est styliste pour mille...)
- Moi : j'ai fait la même étude des comme dans Le Lys de la Vallée. Ce n'est pas pareil, Balzac...
- Christian (en riant): Balzac avait du fric, n'en avait plus... Il était dans l'urgence de la page à écrire...C'était un prolo de la presse, n'avait pas le temps de s'intéresser au détail (c'est pourquoi il touchait mieux le nerf- c'est-à-dire le capitalisme naissant de sa société-).
Flaubert lui, a le temps. C'est un bourgeois de Croisset, on peut dire de Calais. Il se promène avec une clef au cou, cette clef lui pèse, c'est celle des morts, il s'incline, de son vivant, vers les morts...
Mais c'était aussi un type de génie.
Sa correspondance est ce qu'il y a de mieux sans doute, car il n'avait pas besoin de gueuler ni d'être en représentation.
- Moi : je n'ai pas fini avec madame Bovary...
- Christian : profite de ta prochaine page pour en finir...
- Moi : mais ça va être long...
- Christian : et alors ? Tu as le temps non ?
Et puis, il ne te reste plus beaucoup de pages, profites-en...
Viet-nam, chocolat noir, gingembre et c²itronnelle frais. Cuba, chocolat noir Cuba, éclats de fèves de Cacao.