Vendredi 28 décembre 2007 jour précédent jour suivant retour au menu
Last winter week.
La dernière semaine de l'hiver 2007...

Le vent se lève! . . . il faut tenter de vivre!
Cinq heures du matin, jour de Noël, dans les rues vides de Sète. Le cimetière est fermé, la ville déserte.
On attend l'ouverture d'un boulanger et d'un café.
Silencieux devant la beauté de cette mer qui émerge du noir et s'avance doucement, presqu'imperceptiblement vers le bleu.
Le jour se lèvera plus tard...La boulangerie et le café ouvriront aussi.
C'est peut-être ça, " l'ordre des choses ".
Le vent se lève! . . . il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
Marche sur le sable, route de nuit, balade dans le cimetière marin de Sète, Julien Gracq et Bob Dylan, Beckett, Stockhausen et pintades au choux, peu de sommeil, d'Internet ou de repos.
Difficile d'oublier les images rapportées du cimetière...
Cet ange qui se repose sur le bord d'une tombe, et dont je n'arrive pas à oublier les longues et fines jambes dont le pied émerge indolent et tentateur...
Tous ces visages qui nous regardent et nous rappelent que toute généalogie est faite de fantômes qui nous attendent, le sourire aux lèvres...

La mer, la mer, toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!
Plaisir d'être là, momentanément, ensemble.
Ècouter les pensées silencieuses, les histoires échangées, les dizaines de livres feuilletés et le café pris au soleil sur la place de la Comédie...
Pause d'hiver, photos de nuits,
Vœux d'hiver, nuit blanche.
Découvrir Houmous et latkes (qui m'ont rappelé les hash browns que j'aimais tant au petit déjeuner, pendant mon long séjour à San Francisco)...
C'est fou ce qu'une semaine peut parfois passer vite.

Reprendre la longue route, dans un brouillard du type de celui qui n'en finit pas et donne l'impression de rouler immobile devant un écran de cinéma qui défile en boucle, de celui qui, si l'on n'est pas pressé, donne à penser et à faire le bilan de l'année passée, mais aussi, à réfléchir sur celle qui s'approche...

Retrouver sa maison, allumer le chauffage, lire le courrier, se faire un bol de café, et se dire : Bon, et maintenant ?
Le vent se lève! . . . il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
Le cimetière marin, Paul Valéry.