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Sorties peintures dans la région
ou : c'est toujours difficile de parler peinture quand on connaît les artistes et qu'ils sont sympathiques.

15 janvier 2011, Thiron-Gardais, grange aux dîmes.
Il s'agit là d'une exposition de Jean-Pierre Martin, chef de l'excellent restaurant La Forge de Thiron-Gardais, amateur de peinture et peintre quand il a le temps. Je ne vous dis pas la qualité du buffet et la nombreuse assistance à ce vernissage!
Mes amis Blandine et Patrice Cujo, que je viens de récupérer à la gare de Nogent-le-Rotrou, sont un peu dépaysés, mais ils trouvent l'ambiance très sympathique. Bien sûr.
Comme souvent je le fais souvent, avec mes filles notamment, je demande quel tableau on achèterait si on avait des sous, de choisir celui qu'on préfère dans tous ceux qui sont là. Bon exercice, surtout dans un vernissage : cela oblige à faire le tour et les regarder tous, au moins une fois.

Le mien est un de la "première période" comme on dit, parce qu'il me rappelle bien sûr les carnets de Delacroix, et tout le travail que j'ai fait sur Femmes d'Alger dans leur appartement.
Il me semble que Patrice choisit une femme à la guitare et Blandine un pichet. Mais je n'en suis pas sûr. Je perds de plus en plus la mémoire.

5 février 2011, Illiers-Combray, médiathèque Culturelle.
Rituel habituel :
- Discours du maire (en général très content qu'il se passe quelque chose chez lui, récupère la mise pour son CV électoral, n'oublie jamais d'assurer que la culture c'est quelque chose d'important...)
- Bonus ici de celui de la député (de "notre député" devrais-je dire, Laure de la Raudière, qui a le mérite d'être toujours souriante, super fringuée, assez mignonne faut le dire, mais qui malheureusement pour moi est UMP)
- et de l'infatigable organisateur et du Président de l'association Courant d'art, Claude Prévost.
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Dans le numéro hors série de Pays du Perche qui vient de sortir, je l'ai appelé le vieil homme et la cimaise. Incontournable dans notre région. Vous voulez une exposition ? Rien de plus simple : téléphonez à Claude Prévost et vous aurez une exposition assurée. Il n'a qu'à piocher dans "son vivier" comme il dit, tous les jeunes peintres de la région qui sont membres de son "collectif".
Ensuite c'est la photo officielle, celle que l'on retrouvera dans la presse locale quelques jours après.
De Gauche à droite : Florence Cabanetos, Patrick Bretagne, Claude Prévost, Jean-Pierre Tissier et Patrick Blick.
Dans l'ordre et sans grands commentaires personnels, juste pour donner une idée à la fin de cette page (et de la prochaine) de ce que l'on peut voir de la peinture des peintres de la région :
Florence Cabanetos :
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Patrick Bretagne :
.........middle middle
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Jean-Pierre Tissier :
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Patrick Blick :
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Et comme d'habitude, cela se finit, parfois sous le regard dubitatif de certains artistes, par le pot et le buffet où l'on échange sur les dernières nouvelles du coin, et les prochaines expositions !
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On sait bien qu'un vernissage n'a jamais été la bonne occasion de regarder la peinture, et que ce n'est pas fait pour cela !

5 mars 2011, Salle des Colonnes à Nogent-Le-Rotrou.
Exposition faite en partenariat entre Courant-d'art et Mai Pourquoi, dans le cadre de la Journée internationale de la femme. Elle a pour titre Univers elles et ne réunit pour l'occasion que des peintres ou artistes femmes, ce qui peut laisser à penser. On peut se demander en effet en quoi le critère de sélection basé sur le sexe concerne la peinture et ne participe pas à les enfermer dans une catégorie de plus dont elles se passeraient bien volontiers, et sans doute, a l'effet contraire à celui recherché.
Quand on est devant une peinture, on réagit non pas parce que c'est une femme ou un homme qui l'a faite, mais parce qu'elle est bonne ou pas, qu'elle nous touche ou pas... Le combat me semble là mal ciblé.
On sait depuis Lavinia Fontana, Artemisia Gentileshi, Catharina van Hemessen et d'autres au XVIe siècle que les femmes savent peindre et peignent. Ceux que cela intéresse peuvent lire en ligne l'excellente historienne et critique d'art Pascale Beaudet :
Extrait : "Les femmes artistes existent depuis que la notion d’artiste est apparue, c’est-à-dire depuis le XVIe siècle. Au moyen-âge, les artistes étaient des artisans, regroupés dans des corporations et travaillant le plus souvent anonymement. L’artiste comme "travailleur intellectuel", en opposition au travailleur manuel, commencera à s’imposer au début de la Renaissance. Pour en revenir aux femmes, un chroniqueur du XVIIIe siècle énumère les noms de 23 femmes peintres, seulement à Bologne, aux XVIe et XVIIe siècles. Une chercheuse contemporaine, Fredrika Jacobs, a recensé 39 femmes artistes en Italie, seulement au XVIe siècle...")
Aujourd'hui, qui ne connaît pas Louise Bourgeois, Sophie Calle, Frida Kahlo, Agnes Martin, Annette Messager, Orlan, Vieira da Silva, Louise Nevelson, Charlotte Salomon, Niki de Saint Phalle ou Sonia Delaunay ?
Juste en regardant localement les artistes de Courant d'art, on s'aperçoit que presque 60 % sont des femmes !
La création n'est pas sexuée, ce qu'avait d'ailleurs déjà prouvé l'exposition au Centre Pompidou (elles@centrepompidou) ouverte en mai 2009, et régulièrement mise à jour depuis.
Pour rendre hommage ou célébrer la femme peintre ou la femme tout court, j'aurais plutôt choisi des tableaux montrant comment les hommes peignaient la femme et quelle image leur peinture en donnait. Je suis sûr que Claude Prévost, si Jean Thenaisy le lui avait demandé, aurait trouvé parmi les hommes de son collectif de quoi nous intéresser, nous surprendre et nous faire réfléchir.
Dans cette exposition, il y avait donc parmi les "oeuvres de femmes" (avec la participation des "élèves filles" du lycée Rémi Belleau) une très bonne sélection des travaux d'Annie Lesnay et Mélas,
de Marie VDB et Mireille Lhomme,
et de quelques autres.
Mais la mémoire de ma carte SD était pleine, ce qui équivaut pour le photographe, on le sait, à une sorte de panne d'essence.
je comptais y retourner surtout pour une peinture de Micky Vallet que je trouve "formidable", malheureusement à un prix trop cher pour moi (3500 euros !), autre sorte de panne d'essence !
Mais l'exposition ne durait que 5 jours, ce qui semble beaucoup de travail et d'organisation pour si peu de temps de visibilité. C'est dommage !