Journal de Nogent le Rotrou
entre-deux
Journal de Thiron-Gardais
2004
2005
2006
dec
jan
fev
mar
avr
mai
juin
jui
aou
sep
oct
nov
dec
jan
fev
2, 4, 20 mars, 20 avril
mai
juin
jui
aou
sep
oct
nov
dec
Journal de Thiron-Gardais
2007
2008
2009
jan
fev
mar-avr
mai-juin
jui-aoû
sept
oct
nov
dec
jan
fev
mar
avr
mai
juin
jui
aou
sept
oct
nov
dec
jan
fev-mai
arrêt
aou-sept
2010
2011
ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
jeudi 4 mai 2006 jour précédent jour suivant retour au menu
Le cerf hante de ses bois nos nuits depuis l'aube de l'humanité. Son brame viril et rauque intimide les rivaux, le signale à la femelle. Il allonge le cou, ses yeux chavirent. C'est l'extase ! Mais l'homme est là avec ses flèches et ses chiens qui le poussent à la noyade pour ne pas être égorgé. Il n'a aucune chance : on l'attend sur l'autre rive.
Dans les quatre peintures citées hier, les deux Lucas Cranach, père et fils, n'y vont pas de main morte dans les détails jusqu'à l'eau de la rivière qui devient furieuse, allant jusqu'à simuler d'orageux nuages.
Mais le génie de ces peintres est que l'horreur ne soit qu'un détail perdu du tableau, qu'on ne soit pas forcé de la voir, qu'on ne la découvre que si on la cherche (et pour cela il faut s'approcher car la plus grande peinture mesure 1,72 m de long sur 1,14m de haut). (toutes les images de cette page ne sont que des détails).
La scène de chasse est somptueuse et perdue dans une nature non moins majestueuse coiffée par le château de Torgau, ville où réside leur ami Luther. La mise en scène, la composition est à chaque fois très recherchée. À cause des nombreux participants (hommes, femmes, chiens, chevaux), perdus dans la vaste nature, les cerfs ne sont là que comme figurants du plaisir des grands, et la toile est non seulement bruyante, mais VIVANTE.
Quelle joie de vivre dans ce monde, quand on est du bon côté, n'est-est-pas ?
Le bonheur de l'horreur cachée.