Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
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Vacances à Thiron-Gardais 6ème jour : Fidji, la première fois que j'ai pêché "au gros"
Fidji est une république paumée dans le Pacifique, constituée par un archipel de 322 îles. Les deux plus importantes sont Viti Levu et Vanua Levu.
J'y débarque le mercredi 29 mai 1991 avec Georges C. non pas dans la capitale Suva, mais à Nandi (ou Nadi), pour la seule raison que c'est à Nandi qu'il y a l'aéroport international.
Je n'ai pas envie spécialement d'aller à Fidji, qui pour moi n'est qu'un nom de parfum, mais nous nous emmerdions tellement à Nouméa que nous avions décidés ça vraiment sur un coup de tête.
On passe notre temps à faire l'aller et retour Nandi-Suva, dans un taxi pourri, et un paysage sans intérêt puisque sur la côte il n'y a que des champs de canne à sucre (le sucre est la principale ressource et expor-tation). On s'emmerde à mourir le soir dans les hôtels, et le dimanche on va voir bien sûr un match de rugby dont ils raffolent. Tout de suite on sent la situation très tendue entre les Mélanésiens et les indiens (ou descendants d'indiens, émigrés présents ici depuis le XIXè siècle). La langue officielle est l'anglais trace de la colonisation britannique), mais les deux communautés parlent leurs propres langues, le fidjien et l'hindi.
Georges et moi passons nos soirées à jouer au ping-pong et à refuser les avances des serveuses.
La ville est sans intérêt, les marchés pouilleux et pauvres.Un soir georges arrive à me convaincre de faire une sortie en mer et d'aller pêcher "le gros". Au départ je suis contre car suis ni chasseur ni pêcheur.
Mais il est vrai qu'une fois...pour lui faire plaisir mais aussi en repensant à Hemingway, au Vieil homme et la mer,("Le poisson est mon frère, et pourtant il faut que je le tue") et surtout face à la question taraudante " Mais qu'est-ce qu'on est venu faire dans ce trou ?", je cède... Georges exulte et dit qu'il s'occupera de tout.
Tôt le matin, le bateau et ses lignes nous attendent. la mer est idéale, le jour se lève.
Notre guide expérimenté met une bonne heure pour trouver un bon endroit... Bien sûr cela a donc fini par " mordre ".
Je n'ai pas envie de faire le gros sportif mais je je comprends vite en quoi cela est un sport (quand vous avez un gros poisson au bout de la ligne), et combien il faut être patient et rusé pour le ramener et l'épuiser. J'ai cassé plusieurs lignes, peu fier mais content de voir que le poisson ne perd pas à tous les coups.
J'en ressors quelques heures plus tard assez fatigué.
Nous donnerons un poisson au type du bateau, un poisson au chauffeur de taxi, et les autres aux serveuses de l'hôtel pour leurs familles. Leur joie fait plaisir, même si il y a une chance sur deux qu'elles courent au marché les revendre.
D'après ce que je me souviens, c'est la seule fois où j'ai vraiment pêché au gros et à la ligne.
Pendant la dizaine d'années que je suis resté dans le Pacifique, il me semble que j'ai toujours pêché, après, et pas si souvent que cela, " à la traîne ".
C'est beaucoup plus simple : au bout d'une longue ligne accrochée au bateau, on pose un leurre (ah ! ces extraordinaires rapalas !), et on attend que ça morde. C'est le bateau qui fatigue et traîne le poisson, l'épuisant et le noyant parfois carrément. Il n'y a plus qu'à sortir le poisson de l'eau, souvent complètement épuisé.
Je n'ai que peu de photos comme celles-ci. Cette photo de moi avec "mes prises" est donc rare, et c'est le genre de photos personnelles dont je ne tire aucun plaisir, même à les revoir 17 ans plus tard...
À Suva, les dimanches sont pour moi aussi épouvantables qu'ailleurs.
Je m'y demande une fois de plus, ce que peuvent bien faire les gens, et ce que je fous ici. Georges me dit qu'il a lu dans un journal local, que Fidji détient le record du monde de location de cassettes vidéo par habitant.
Telle est notre conversation dans les rues de la capitale, le dimanche 2 juin 1991 :
..
Le type dans la rue au premier plan, c'est Georges ! (Les deux autres en arrière plan sont des ivrognes.)