Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
samedi 13 mai 2006 jour précédent jour suivant retour au menu
Je me dis toujours le samedi matin...
que je dois profiter du week-end pour faire d'abord ce que j'ai en retard, aujourd'hui il y a ma déclaration d'impôts (date limite le 31 mai), mon dossier sur la retraite (date limite le 31 mai), le courrier en retard (lettre aux Dufourquet), feuilles de maladie et d'analyses médicales à remplir, corriger des copies (les conseils de classes de fin d'année se préparent, il va falloir mettre sur l'ordinateur ses moyennes et ses commentaires), tirer des photos dont on aura besoin cette semaine pour mon IDD avec Sandrine (de la biodiversité dans la peinture...), ranger mon bureau, faire un peu de ménage dans la maison... finir mon travail sur la lactation dans la peinture, continuer mes études bergouniennes, téléphoner à mes filles...
On ne sait jamais si on va faire tout ça. On se dit que si déjà on en fait quelques-unes ce sera pas mal... mais la première chose que je décide c'est d'abord si je vais commencer par le plus facile, le plus rapide, par ce qui est le plus agréable, ou par ce qui me rebute, comme la correction des copies. C'est ce que j'appelle le dilemme du café.
Par expérience, je sais que cela ne se passe jamais comme prévu. C'est en fait un vaste jeu d'arcanes, où interviennent le hasard (coup de téléphone, article de revue que j'ai sous les yeux et que je commence à feuilleter...), la météo (l'appel du soleil par exemple), l'arrivée d'une voisine, le manque de tabac (sortir en ville ? , aller au marché de Nogent le Rotrou ?...). Chaque évènement, aussi petit soit-il peut déclancher la modification totale des prévisions... Bref, c'est la théorie du chaos, vous savez, l'histoire du papillon qui éternue et déclanche un ouragan 25000 km plus loin...
Partant avec autant de bonnes intentions et de réflexions, voilà ce que j'ai fait en fait aujourd'hui et dans l'ordre :
- corrigé un paquet de copies

- trié un paquet de revues et lu quelques articles, dont celui du monde des livres, écrit par Marc Fumaroli (à propos du livre de Mireille Huchon, Louise Labé, une créature de papier)qui disait que Louise Labé n'a jamais existé et qu'il s'agit d'une Sappho imaginaire inventée de toutes pièces par un groupe de poètes réuni autour de Maurice Scève. Comme le titre l'indique, il s'agit en effet d'une géniale imposture. Qu'importe, les textes restent et je les aime. Mais quand même, cela " m'en bouche un coin ".

- allé à Nogent le Rotrou acheter du terreau et des plants de géranium pour en mettre sous mes fenêtres (sur proposition et aide de Christiane L. qui s'est chargée de la mise en bac), j'en suis le premier étonné moi-même. Impossible de penser géranium sans retomber en enfance à Poêlay bien sûr, et de penser au Fonchain où j'avais pris goût à m'occuper du parc et à jardiner...pente dangereuse des souvenirs de ce temps-là qui n'existe plus...
- regardé One + One de Jean-Luc Godard que j'ai ramené de Chartres jeudi dernier et que je n'avais jamais vu. Impossible non plus de ne pas ressentir cette époque-là, où je venais d'arriver à la fac de Rouen Mont Saint Aignan...
- invité Sandrine à dîner à Thiron, en même temps pour chercher avec moi et tirer sur papier 4 peintures où on voit des choux, 4 des légumes et 4 du raisin, chaque thème devant comporter un tableau du XVIIème, un du XVIIIème, un du XIXème et un du XXème siècle. On retrouve l'asperge de Manet avec plaisir.
Comme me l'a écrit un ami depuis depuis la reprise du journal " Décidément tu ne peux pas t'empêcher de revenir à la peinture ...".
Oui c'est vrai.
Mais le monde que j'y trouve ou y invente me plaît tellement plus que celui qui m'entoure et me violente aujourd'hui !
L'impression que le choix de me retirer à Thiron-Gardais me permet de faire une dernière mue, en douceur, celle qui va me permettre d'être enfin peut-être en accord avec ce que je suis, et ce(ux) que j'aime encore et encore. Il serait temps enfin. Peut-être me trompe-je et qu'il ne s'agit que d'une illusion de plus. Qu'importe après tout, c'est le chemin qui compte et non pas sa destination.
La destination, elle est bien connue.
Mais quand même, un peu de sens ne fait pas de mal.
Quoique...à la limite.