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Vacances à Thiron-Gardais 11ème jour : Le plus près du Pôle Sud
Le jour où je me suis le plus approché du pôle Sud est le 5 septembre 1992.
À cause d'une météo épouvantable, nous avons dû rentrer de Queenstown à Auckland, Nouvelle-Zélande, via Christchurch, en prenant un bus pour aller d'abord à Invercargill prendre un avion.
De Invercargill je ne me souviens que d'une grande rue comme on voit dans les westerns, et de l'attente de l'avion espéré, mais de Queenstown, sur le bord du lac Wakatipu, je me souviens très bien, entre autre, du vieux bateau à vapeur, le TSS Earnslaw, appelé à ses débuts The lady of the lake. Construit en 1912, il voguait encore, parfaitement entretenu et tous ses rouages et chaudières astiqués comme au premier jour.
Traverser le lac en fin d'après midi était un plaisir immense. Il y avait toujours peu de passagers et une ambiance nostalgique.
Il faisait un froid très sec et il n'y avait presque personne sur le pont.
Le vieux bateau fumait beaucoup, surtout au démarrage, mais après, un fois lancé, il glissait presqu'en silence sur l'eau glaciale, avec son teuf teuf bien huilé.
On entendait aussi dans le fond de l'air, de vieux airs de piano, qu'un type un peu esseulé jouait à l'arrière du bateau.
C'était presque aussi bien que la musique de Mahler dans Mort à Venise.
Il n'y avait vraiment rien d'autre à faire que se taire.
Un rare moment de plénitude dans ma vie.
J'étais avec une jeune femme que j'aimais et qui m'aimait, il faisait très froid et sec, la nuit tombait sur les montagnes, et nous n'avions strictement rien à faire que de nous laisser glisser sur l'eau.
Écrire, c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit écrirait Marguerite Duras l'année suivante.