Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
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Belles diseuses, ne me dites pas...
ma bonne aventure...

Je vous connais toutes, et je ne vous aime pas trop. Celles que j'ai rencontrées dans ma vie ne m'ont rien dit qui vaille ou qui m'aille.
Je sais que vous êtes hypocrites et flatteuses, que vous ne dites jamais ce que l'on ne peut entendre, ou que l'on sait déjà.
Vous ne m'avez jamais fait rêver. Vous ne faites pas partie de mes fréquentations.
Diseuses de bonne aventure, de Watteau ou de son chromo à l'envers du Bon marché, de la gravure ancienne,
... ...
belles diseuses de Jacob van Velsen (1631) ou de Jean-Louis David,
de François-Joseph Navez (1821) ou de Picasso (1900-1901),
Que vous soyez au Louvre ou à Munich, à Whashington ou à San Francisco, j'ai les mains vides et rien à voler. Ni bague, ni gousset, ni montre de valeur.
Que vous soyez de Victor Schnetz (vers 1820-24, Clermont-Ferrand, Musée d'Art Roger Quilliot), Jean-Baptiste le Prince (1775), ou d'inconnu (1824),
.. ..
Que vous soyez photo (Douglas Sladen, 1909), tapisserie (musée Jacquemart André) ou carte postale,
.. ..
Je ne veux rien savoir de l'avenir ni de mon avenir.
Vos jeux de mains (Nicolas Regnier, 1625, et Valentin de Bologne, 1628) sont des jeux de vilains.
Les 11 mains du tableau de la diseuse de bonne aventure (1899) du finlandais Rissanen Juho sont là pour le dire, comme dans un autre registre, celles magnifiques et terrifiantes de Patrice Cujo qui dénoncent notre société de chroniqueurs.
J'aime certes, même si c'est une voleuse, La diseuse de bonne aventure du Caravage, (peut-être parce que c'est une oeuvre de jeunesse, le peintre avait 17 ans), offerte à Louis XIV par le prince don Camillo Pamphili en 1665. (Mais je préfère la version définitive (1596-1597) à la première version (1593-1595).)
.
Belles diseuses, vous êtes belles...mais je vous préfère quand vous nous lâchez les mains et tirez les cartes.
On sait que j'aime la mélancolique et pré-cézanienne de Bazille, mais j'aime aussi la non moins mélancolique (et sa copine) diseuse de bonne aventure de Claude Bonnefond, qui n'en finit pas de lire ses cartes au château de Compiègne.
Belles diseuses de bonne aventure, passez donc votre chemin.
Je ne veux rien savoir, et ce que je sais est déjà de trop.
Vos beaux yeux ne me feront rien oublier de ce qui m'attend.
Arnaqueuses, croyantes ou sorcières, je ne crois pas ni en vos dons, ni en vos discours. Ne venez plus me raconter des histoires.