mardi 23 août 2005 Hier Avant hier
Ce mardi, en fait, après un aller à Thiron-Gardais, voir la progression du toit, on a pris la route pour Paris. Le plan est compliqué : je laisse Léa et Charlotte le soir chez leur mère à Villeparisis. Puis à 4 h 30 du matin je choppe Nicolas Kurtovitch et Frédéric Ohlen à Roissy qui arrivent de Nouvelle-Calédonie, je les amène à Villeparisis prendre un café et une douche, je les ramène à Roissy où ils prennent leur avion pour Brest d'où ils iront au Salon du Livre insulaire de Ouessant. Je dois être rentré avant 9h, heure à laquelle Pascale part pour aller travailler.
Ensuite je réveille les filles pour passer la journée à Paris ensemble.
Ils étaient bien là, plutôt en forme, prêts à défendre et à faire connaître la littérature calédonienne, en laquelle ils croient. Échanges d'informations, de nouvelles, de cadeaux. Nicolas prend 30 arbres à Bière, qu'il donnera à Cathy Manné qui diffuse mes livres en Nouvelle-Calédonie. Une fois de plus, on voit que les livres sont lourds.
Hier, lundi, avait été sympa et reposant, chez Edouard et Martine. Dans leur belle maison les filles ont épluché des haricots, des pommes de terre, ont joué avec le chat, dessiné dans l'atelier... pendant qu'avec Edouard on faisait l'invitation pour la fête prévue à l'occasion des 60 ans de Martine.
Peut-être que ce seront ces images qui me resteront de cet été... Comment le savoir ?
Je n'avais pas emmené mon portable, mais je comptais mettre pour l'atelier de Bazille 3ème, un tableau difficile à trouver car il n'est jamais exposé, faisant partie d'une collection particulière, celui qui est posé, et que l'on voit à peine, contre le mur sous la fenêtre. Même face au tableau, c'est difficile de voir autre chose qu'une tête de femme au buste marron.
Mais rapidement, on peut trouver plusieurs sites sur Internet qui y font référence, ou qui au contraire regrettent son absence dans certaines expositions, comme dans celle du Musée Marmottan à Paris en 2004 : " Contrairement à ce qu’affirment plusieurs médias, l’actuelle exposition parisienne n’a pas la même ambition et laisse le visiteur un peu sur sa faim. Que la fascinante et pré-cézanienne Tireuse de cartes soit absente parce qu’elle appartient à la galerie Schmit est recevable, mais il manque aussi des chefs-d’œuvre célèbres tels que..."
À d'autres endroits on titre ce tableau comme étant " la cartomancienne ". Qu'importe, il s'agit bien de ce tableau, même si son évocation dans l'atelier ne montre pas les mains qui tirent les cartes...

On voit bien par contre la tête se reposant sur la main droite...
" pré-cézanienne " me semble bien vu. Il suffit de regarder par exemple la jeune fille italienne se reposant sur son coude ou le portrait de Madame Cézanne, peints 30 ans plus tard par Cézanne pour voir que la tireuse de cartes de Bazille pourrait être prise pour un Cézanne...
Pour l'histoire, il faut dire que Cézanne entre 1861 et 1870 n'a cessé ses allers et retours entre Aix et Paris, et qu'il fréquenta Zola, (qui le soutint dans ses efforts, intellectuellement, moralement et financièrement), et fit la connaissance de Pissarro, Guillaumin, mais aussi de Bazille, Renoir, Monet, Sisley, Manet, donc des piliers du café Guerbois et du " Groupe des Batignolles " dont nous avons déjà parlé.
(Cézanne ne se fâcha avec Zola qu'en 1886, lors de la parution de L’Œuvre, où il s’était reconnu dans le personnage du peintre avorté Claude Lantier) (attention de ne pas vous mélanger dans les prénoms. Il y a beaucoup de Lantier dans les Rougon-Macquart ! Voir le site incroyable américain avec la liste (et l'étude) des 1200 personnages !, ou allez directement à la page des L.)(pour les amoureux , amateurs ou qui veulent tout savoir sur Zola, la page Zola est aussi incroyablement riche. Vous saurez pourquoi elle s'appelle " les tautittons chauds ").