Samedi 6 novembre 2004 revenir au journal présent
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samedi 6 novembre 2004.
Commencé comme chaque week-end par lire le site remue.net et celui perso de F.Bon.
Comment autrement affronter ces deux jours particuliers pour moi :
j'aime le samedi, prometteur, plein de projets et de résolutions,
Je hais les dimanches (déjà dit et écrit mille fois dans mon travail et titre d'un film fait en Nouvelle-Calédonie).
La phrase du jour sur ce site est actualisée chaque dimanche. Parfois, je la reçois directement par mail de Anne Bihan qui vit en Nouvelle-Calédonie. Le dernier envoi qui m'avait plu est un court texte de Jacques Dupin, indissociable des nombreux peintres qui m'ont toujours accompagné, de poètes qui m'ont influencé (comme Reverdy) et d'auteurs contemporains comme Paul Auster..., quelqu'un que j'ai donc l'impression de connaître, et qui me semble donc un ami depuis toujours, :
"La poésie n'a besoin que de mots. Elle peut exister sans les mots. Elle peut se passer de table, de papier, de tremplin. Elle n'a aucun besoin d'être vendable, d'être lisible. Elle se contente de peu, et de moins encore. Elle vit de rien. Ou de l'air du temps. Du désir, et de la mort. Et du vide qui la soulève ... Pourtant elle s'adresse à quelqu'un. À un lecteur inconnu. À l'inconnu de tout lecteur. Elle ne s'accomplit pas sans un partenaire inavouable. Elle ne respire, elle ne se détend, que tendue par le désir de l'autre. L'autre étant l'inconnu, elle étant l'absence toujours."
Que dire et que faire quand on lit ça ?
Je suis allé me faire un bol de café.

Le samedi à Nogent le Rotrou est le jour du marché. J'y achète les fruits que je vais grignoter le reste de la semaine, comme un rongeur, à chaque fois que je fais un tour dans la cuisine.
J'ai l'impression en plus de faire une bonne action car je n'achète qu'à des jeunes qui semblent tirer le diable par la queue en s'évertuant et s'entêtant à ne faire dans leur jardin que des produits "bio".
Etonné, fasciné et repoussé en même temps, comme depuis trois semaines par un marchand de gibier :
Tant de beauté et de mort à table



Je pars à Poitiers. Trois heures de route à traverser un automne rougeoyant...
Parebrise...mon beau parebrise... Soirée et nuit passées avec et chez Rodolphe à configurer mon ordinateur et celui de ma fille Elise,tout en échangeant nos avis sur les derniers films vus, les derniers disques échangés. N'aime pas trop Jesus et Mary Chain que je lui avais apportés... Coucher très tard après un petit resto pas si terrible que cela dans les rues un peu tristounettes du centre de Poitiers.