vendredi 16 décembre 2005 dernière page Avant dernière page
Pourquoi pas ?
ou de Zappa à Paul Valéry en passant par François Bon.
Qui peut-être intéressé par cette dernière journée de classe avant les vacances, les enfants énervés, les mises au point effectuées avec certains collègues ?
Je sors du collège allégé, la tête vide et empli du plaisir d'attendre mes filles qui doivent arriver de Villeparisis et repartir demain pour Angers voir les grands parents où elles passeront Noël.
Je patiente en lisant le Monde des livres.
Quand elles arrivent, on porte leur voiture au garage où demain matin doit être faite sa révision, et on prend un pot au Poséidon, avec Sandrine H; Pascale a la crève mais semble en forme...
D'habitude, au début des vacances, je fais des listes de choses que j'aimerais faire (profiter de mes vacances pour faire...) Or à part un aller et retour Montpellier voir Christian et Muriel D., ces vacances-là : rien de prévu, pas de listes.
Alors... pourquoi pas la liste des concerts de Zappa en France ?
Pourquoi pas écouter François Bon quand il est passé hier sur France Culture dans les affinités électives, pendant que mes filles lisent, l'une Mort de peur, l'autre mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ?
Surprise de ne pas reconnaître sa voix au début de l'émission, par rapport de celle entendue lors de nos deux rencontres en live et qui, sur mon enregistrement en tout cas, est beaucoup plus grave que le souvenir que j'en avais.
Sur le fond, c'était bien lui et son parcours, tels que je l'ai lu et cru comprendre son travail et son expérience.
J'espère qu'il ne va pas trop passer à la radio où dans d'autres médias. Je connais peu de gens qui y résistent et n'y perdent pas à la longue, passant des affinités électives aux pièges des copinages ou compromissions. J'entends par là qu'il est difficile, quand on a été publié dans une revue ou qu'on en connaît le directeur, de pouvoir la critiquer par la suite (sous reproche de cracher dans la soupe), de critiquer un blog quand on y a été vanté, etc.
Mon expérience personnelle aussi montre que quand un auteur est trop médiatisé, j'ai toujours un réflexe, au bout d'un certain temps, de m'en détacher ou de moins m'y intéresser, comme si sa médiatisation m'enlevait une part d'intimité avec son oeuvre.
J'espère, en ce qui concerne François Bon, qu'il est assez grand pour choisir et savoir ce qu'il fait.
Que retire un écrivain d'une émission comme celle-ci ? je ne peux bien sûr pas répondre.
Je continue simplement d'attendre que les écrivains écrivent, que les peintres peignent et passent plus de temps à leur travail qu'à la radio où à la télévision. Je connais malheureusement personnellement plusieurs artistes ou créateurs qui se sont brûlé les ailes au jeu de la médiatisation et de la reconnaissance.
De par expérience personnelle encore, il n'y a pas un seul passage à la radio ou à la télévision (qui furent assez fréquents pour moi en Nouvelle-Calédonie) que je ne regrette aujourd'hui.
J'ai enfin reçu le livre d'Alberto Manguel, le livre d'images.
Je vais enfin pouvoir lire ce qu'il écrit sur Lavinia Fontana et son portrait d'Antonietta Gonsalvus.
Le chapitre qui y est consacré s'intitule " Lavinia Fontana, l'image connivence". (p.113 à 145)
Il commence par une mise en exergue de deux phrases tirées du Cahier B, de Paul Valéry :
" L'homme n'est homme qu'à sa surface. Lève la peau, dissèque, ici commencent les machines. Puis, tu te perds dans une substance inexplicable, étrangère à tout ce que tu sais et qui est pourtant essentielle. "