mardi 22 novembre 2005 dernière page Avant dernière page
Mettre un peu d'ordre dans le Désordre ?
Impossible me direz-vous ! bien sûr, puisque lui-même, selon ses propres dires, s'y perd et fait tout avec Julien pour qu'un chat n'y retrouve pas ses petits !
Qui ne s'y est jamais perdu d'ailleurs, au moins une fois, dans ce b... finement organisé et conçu, nuits après nuits depuis des années, au fond ce garage mythique ?
Je vais quand même essayer de faire quelques mises au point ou mises à jour personnelles que j'ai envie de faire depuis quelque temps.
Parce que Philippe de Jonckheere, est-ce bien raisonnable de préciser son nom, a un point commun avec moi, c'est de ne pas proposer au lecteur de faire ses commentaires en direct à la fin de chaque journée de ce qu'il appelle son bloc-notes, sans doute parce qu'il ne veut pas être envahi de commentaires, qui, sérieux comme un pape qu'il est, lui provoqueraient l'obligation morale de répondre, et l'entraîneraient dans les affres d'une justification forcenée et des nuits polaires infinies.
Donc, si on veut dire quelque chose, il faut lui envoyer un mail perso. J'ai choisi d'en faire ma page d'aujourd'hui, grand courage me faut-il et quelle amitié n'est-ce pas !
À propos du bloc-notes du désordre du 3 novembre 2005
Il explique sa déception (à propos du film Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle) à cause d'une faille dans le scénario, qui se situe à la fin du film, à propos de photos qu'il pense ne pas pouvoir avoir été prises.(pour ceux qui ne comprennent rien, lire sa page, ou passer au point suivant).
Je ne suis pas d'accord et ne vois pas la faille. Quand les deux petits jeunes (Véronique et Louis) piquent la voiture de Julien (pendant qu'il est parti enlever la corde restée accrochée), dans la séquence suivante la fille découvre un appareil à photo et dit : c'est le même que ma copine qui vit en Allemagne...
Rien d'étonnant. Le film est sorti en salle le 29 janvier 1958, avec un visa d'exploitation (no 19538) accordé en 1957.
Ce petit appareil faisait fureur. Le film étant tourné en 57, il s'agissait du Minox IIIS qui fut fabriqué de 1954 à 1969. Ce n'est qu'en 58 (mais le film était en salle) que sortit le non moins célèbre Minox B qui sera fabriqué jusqu'en 1972, premier appareil à avoir une cellule incorporée (au sélénium). Il n'était pas doté d'un retardateur. On ne pouvait donc pas en effet se prendre seul(s) en photo.
.....
Quand la fille prend le couple d'allemand en photo avec Louis, elle précise qu'il n'en reste que 3 à prendre, et elle en prend à ce moment là deux. Il doit donc rester dans l'appareil une seule pose de disponible.(La pellicule qui faisait un quart du film 35 mm standard pouvait prendre 50 clichés. et malgré la petite taille des négatifs, la lentille à haute résolution (COMPLAN 3,5/15 mm) permettait de fournir des épreuves de grande qualité.)
Quand Louis va chercher les photos chez le photographe (là où sont les policiers aussi), on verra bien ces deux clichés dans le bac.
Seulement voilà il y a les autres photos, prises avant par son propriétaire Julien.
Quand Jeanne Moreau entre dans le labo où l'attend le commissaire, Lino Ventura lui dit :
- Il y a autre chose... Voyez madame, dans un appareil il y a toujours plusieurs clichés...
Et il termine par : " Vous voyez, il ne faut jamais laisser les photos traîner.."
C'est là que Philippe De Jonckheere tique en affirmant qu'ils ne peuvent pas être tous les deux sur la même photo. Je dis que si et que cela ne me gène pas. Le Minox n'ayant pas de retardateur, ces photos d'eux ensemble peuvent très bien avoir été prises par un ami qui était avec eux lors de cette escapade en forêt. Sur chaque cliché ils regardent tous les deux l'appareil, c'est-à-dire celui qui les prend, sans doute à leur demande, pour avoir un souvenir de leur couple. Julien étant présenté comme quelqu'un au passé bizarre et louche (parachutiste...) il peut très bien avoir des amis qui s'en foutent totalement que sa relation ne soit pas morale ou autorisée...
Pour ce premier grand film personnel, Louis Malle n'a pas écrit le scénario seul . Il s'était attaché les services de Roger Nimier, ce qui n'est quand même pas rien, et qui avait déjà publié à cette époque tous ses grands livres. Je n'arrive pas à le croire capable d'écrire un scénario qui ne tienne pas la route.
Même s'il fut incapable de la tenir lui-même
Le Journal du Dimanche du 30 septembre 1962 :
28 septembre 1962 : Autoroute de l’ouest, Roger Nimier perd le contrôle de son Aston Martin DB4.
"L’écrivain Roger Nimier s’est tué vendredi soir en voiture, à l’âge de 36 ans, sur l’autoroute de l’ouest. Dans son Aston Martin qui s’est écrasée à très grande vitesse sur le parapet du pont qui enjambe le carrefour des RN 307 et 311, à la Celle Saint Cloud, avait pris place la jeune romancière Sunsiaré de Larcône, 27 ans, qui est morte elle aussi.
La voiture, qui roulait à plus de 150 à l’heure en direction de la province, se trouvait sur la gauche de la chaussée, lorsqu’elle vira brusquement à droite en amorçant un « freinage à mort ». Elle faucha sept énormes bornes de béton avant d’aller s’écraser contre le parapet du pont... Nimier avait eu déjà une Jaguar et une Delahaye. Ses voitures étaient ses jouets préférés. Il en parlait longuement. Il écrivait à leur propos. Dans un de ses livres, il décrit un accident d’auto."
À propos du bloc-notes du désordre du mardi 8 novembre
"Un livre absolument inutile si vous savez quel est le point commun des personnes suivantes : Lewis Carroll, Jean-Sébastien Bach, Charlie Chaplin, Albert Einstein, Bill Gates, Cole Porter, Greta Garbo, César, Jack l’éventreur, Nietsche, Fidel Castro, Pelé, Napoléon, Phil Collins, Léonard de Vinci, Nelson, Prince Charles, Goethe, Paul Mac Cartney, M.C. Escher, Bob Dylan, H.G. Wells, Bill Clinton, Bismark, Marylin Monroe, Jimi Hendrix, Paul Klee et Elisabeth II."
Réponse : ce sont des gauchers.
Inutile, pourtant je le possédais, acheté récemment à Nogent le Rotrou.
Il s'agit d'un best-seller fabriqué par la grosse entreprise Schott-média.com dirigée par Ben Schott, qui inonde la planète (c'est déjà traduit en français,allemand, suédois, espagnol, japonais, et les sorties en brésilien, coréen et tchèque sont annoncées) depuis 4 ou 5 ans avec son almanach, ses miscellanées (déclinées en trois volumes, dont un sur les sports et les jeux, l'autre sur la nourriture et les boissons...), le Conde nast (revue de voyage) et son mensuel miscellanées du voyage, son agenda annuel (le Smythson), avec son agence de photo (Ben Schott se dit photographe et est fier de montrer dans son portfolio ses photos de Tony Blair, de Hugh Grand et de lister la puissance de son empire avec toutes les compagnies qui emploient les services de son agence...
Petit livre sympa certes à feuilleter en vitesse avec en effet quelques rubriques inattendues.
Mais tellement facile à faire : vous engagez 33 personnes à glaner à droite à gauche des trucs bizarres ou drôles (leurs noms sont cités au début de l'ouvrage), vous faites un choix de la récolte et vous la mettez en vrac dans petit bouquin de 160 pages...Et le tour est joué.
Il fallait avoir l'idée et être le premier à déposer le brevet.
Car le coquin se protège comme un fou. Chaque produit cité a son propre site, et il est bien spécifié que tout est copyright, marqué numériquement, et qu'une armée d'avocats traquent les reproductions non autorisées, y compris sur Internet...
L'adaptation et la traduction française de Boris Donné, n'est pas sans faille (ex : page 49, Antarctique, Arctique, Atlantique Nord, Atlantique Sud, , Océan indien, Pacifique Nord et Pacifique Sud, sont sous la rubrique : les 7 mers. Mer et océan c'est pas pareil et seas et oceans non plus.)
Bref, un petit livre pas cher (c'est vrai que le papier et la typo sont soignés), à offrir à quelqu'un qui n'aime pas trop lire, ou qui s'ennuie dans les trains... Sympa et drôle certes, mais on se lasse vite, puisqu'à proprement parler il n'a aucun intérêt et que son seul sens est celui d'être acheté et de faire gagner de l'argent à la compagnie Schott.
Un produit bien ficelé, illustration de ce que peut faire le marketing. 2 millions d'exemplaires vendus en 2 ans.
J'oubliais : Ben Schott n'a que 31 ans et annonce qu'il a plein d'autres projets pour son empire.
À propos du bloc-notes du désordre du mardi 15 novembre
Philippe de Jonckheere dit :" Je dois copier cent fois : "Je n’irai plus jamais voir le dernier film de Woody Allen, plus jamais, même si on m’assure qu’il est meilleur que les précédents, plus jamais."
Puis suivent les cent phrases.
Je les ai toutes comptées : il y en a bien cent.
Cent images de la même phrase.
Il nous explique après pourquoi il trouve que Woody Allen a touché le fond avec son dernier film, Match point..
Je suis d'accord avec lui que c'est un mauvais film. Mais quant à certifier que son auteur a touché le fond, il se trompe : on peut toujours aller plus bas. Pour dire vite, je ne pense pas qu'en art on puisse toucher le fond. Ce serait sa mort.
J'avais laissé tomber Woody Allen depuis longtemps, alors pourquoi y suis-je allé ? Pour voir Scarlett Johansson que j'aime après l'avoir vue dans Lost in translation et La jeune fille à la Perle. (voir extrait vidéo appelé voir l'extrait, comment elle allume en même temps sa cigarette et le mec...et son petit frémissement des lèvres, irrésistible pour moi vieux libidineux bien sûr).
Mais bon, mes ardeurs ont quelque peu refroidi depuis que dans une longue interview des Inrockuptibles (no 517 du 26 octobre, pages 24 à 28), elle s'y montre complètement duduche pour pas dire une vraie conne.
Je fais donc mon deuil d'une histoire qui n'a jamais commencé.
Encore une histoire d'image...
Enfin merci Philippe, suite à ma page nous sommes tous des îles, de m'avoir envoyé d'une adresse qui m'a en effet fortement amusé et impressionné, concernant cet autre métamoteur graphique. J'en reparlerai une autre fois, mais que ceux qui sont curieux y courent. On tape son URL et on attend. Vous allez voir le java comme il s'active, et comment ça bouge quand on met son curseur sur un croisement et qu'on le déplace...