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La coupe est finie
mais j'ai encore soif.

Grand plaisir la semaine écoulée d'avoir reçu et revu mon ami Christian Dufourquet (qui va publier à la rentrée son quatrième livre chez Maurice Nadeau)
On a bien bu, on a bien discuté, on a bien rien fait.
On a regardé les 4 derniers matches de la coupe (la dernière vue ensemble dans un hôtel de Saint-Louis du Sénégal datait de 1982), on s'est souvent couché très tard, après avoir regardé un ou deux films, vidé les bouteilles, échangé sur le monde et sur la littérature. Grand plaisir de s'apercevoir qu'on est toujours sur le même radeau et la même mer, y compris celle de nos problèmes ou emmerdements, et que l'on vieillit en pleine complicité.

Grand plaisir aussi depuis le début du mois de vivre avec Léa et Charlotte qui grandissent à vue d'oeil et qui sont adorables à mes yeux.
Belle soirée passée chez mon ami acteur Jean Christophe C. et Phyllis Y. où tard la nuit Christian a dit calmement pendant une heure pourquoi Kafka était à ses yeux le plus grand écrivain.
Et plein d'autres choses encore que j'essaierai de ne pas oublier dans mon futur album de juillet (mais il me faudra faire avant celui de juin!).
Mercredi 2 Juin 2010, Beyrouth.
Malgré la chaleur, je marche dans la ville jusqu'à épuisement.
J'explore ce qui m'a semblé la veille un " bordel architectural" insensé.
Je m'arrête souvent et prends des photos, sans noter le nom des quartiers ou des rues, qu'ils soient chrétiens ou musulmans, de toute façon facilement reconnaissables. Tout est nouveau pour moi.
Je n'ai pas souvenir d'autres villes faites ainsi, pas de références ni de comparaisons qui me viennent en tête,
peut-être à cause des traces de la guerre,
de ma mémoire qui faiblit,
de tout ce que je vois et ne comprends pas encore.
Parti du quartier Achrafieh où je loge, chaque rue, traversée un peu au hasard, sans consulter le petit plan que je possède, me réserve ses surprises et ses ambiances. Cela fait plus d'une heure que je marche et la chaleur m'essouffle mais je sais que je vais arriver bientôt vers le centre ville en pleine rénovation quand j'aperçois les quatre minarets de la mosquée sunnite Mohammed el-Amine, la plus grande du Liban, entièrement financée (20 millions de dollars) par Rafic Hariri (qui mourra tragiquement dans l'attentat du 14 février 2005).
J'ai soif et espère trouver rapidement une terrasse ombragée.
J'ai toujours soif, particulièrement en voyage.
Peut-être aussi parce qu'une terrasse m'a toujours semblé un lieu privilégié pour voir le monde.