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Il arrive toujours plus que prévu,
(toujours vivant et de plus en plus simpliste).

Beaucoup de kilomètres, de changements d'endroits et de gens différents encore ces premiers quinze jours d'août. Trop sans doute disent certains ; après quoi cours-tu ? demandent d'autres. Ils ont peut-être raison, je ne sais pas. Cela me fatigue, me fait dépenser trop d'argent, trop manger trop boire trop fumer, certes, mais je ne me pose pas de questions. C'est comme ça, c'est tout.

Dimanche 1er août 2010, Saint Amand Montron, 13h51.
Un pique-nique comme je n'en avais pas vécu depuis longtemps, chez mes amis Milvoy, l'occasion de revoir aussi Frédéric Atlan, un ami photographe de longue date, et sa jeune épouse Stéphanie, styliste. Plaisir d'être ensemble, bonnes rigolades, belles discussions... et bonnes bouteilles. Que demander de plus ?

Cela me prend mon temps, m'empêche de tenir à jour mon agenda, mon journal, m'enlève du temps de lecture, de jardinage (la pelouse et la cour sont envahies par les mauvaises herbes, essentiellement chardons, et sont devenus le terrain idéal pour une nouvelle portée de lapins), certes, certes, les quelques projets qui me tiennent encore à coeur n'avancent pas. Cela fait déjà presque un an que je suis à la retraite et je ne me suis attelé sérieusement à aucun d'entre eux.

Lundi 2 août 2010, Saint-Malo, anniversaire d'Anne, 23h09.
Retrouvailles de mes amis Prigent, et de cette maison que j'aime tant, située intramuros tout près du rempart.

Mais voilà, cela ne m'affecte pas beaucoup, je suis calme, je hausse les épaules quelques fois, ma posture dans la vie se simplifie au fil du temps qui me semble passer de plus en plus vite.
Je ne me pose plus de "à quoi bon ?" ou de "pourquoi faire ?". Ma philosophie devient de plus en plus simpliste : la vie est là, juste où je suis, avec ceux qui sont là, à ce moment-là précisément.

du 3 au 7 août 2010, Saint-Malo, cinq jours pour prendre des images et des vidéos.
Sur une demande de Ronan qui enregistre dans le studio d'un ami son prochain CD. Découverte de musiciens professionnels et d'une méthode de travail très impressionnante.

Je sais maintenant qu'un musicien est responsable du son qu'il vous vend.
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Outre la qualité du joueur, tout entre en ligne de compte : celle de l'instrument, de la prise de son, de l'arrangeur... et je n'entre pas dans le détail.
Tout demande travail, exigence, investissement de chaque participant... et bien sûr une certaine vision d'ensemble bien assurée ici par Ronan.
Séjour formidable avec en plus le plaisir de voir Charlotte, Léa et Sandrine apprécier la cité, ses plages et ses rues même si elles sont à cette période de l'année trop peuplées de touristes, de cochonneries à vendre et de terrasses moules frites (que pourtant j'adore).

- Je trouve chaque jour le monde et ses dirigeants (ce qu'ils nous disent, ce qu'ils font et à quel point ils se foutent des gens) de plus en plus épouvantables. J'essaie simplement de ne pas en faire autant (avec plus ou moins de succès) avec les gens qui m'entourent et que je rencontre. Ne pas en rajouter une couche, faire en sorte de ne pas participer à ce "jeu-là".

Vendredi 4 juin 2010, Musée national, Beyrouth, 11h30.
Cela fait plus de deux heures que je suis entré.
Après la fascination des sarcophages, je n'imagine pas les merveilles que je vais encore découvrir.

Samedi 7 août 2010, Bécherel, nuit du livre, 20h44.
Découverte de ce village breton (et de ses dizaines de librairies cafés, ouvertes tard le soir), qui fait sa "nuit du livre".
J'y retrouve quelques écrivains de Nouvelle-Calédonie : Anne Bihan, Denis Pouwara, Catherine Laurent, avec qui nous boirons plusieurs verres et dinerons, invités chez Yvonne qui a rescussité ce village avec cette idée du livre et fait qu'il est aujourd'hui classé première des cités du livre en France et troisième en Europe.

Sans parler du concert gratuit d'Erik Marchand qui a fait danser tout le village, de la conférence-lecture des Calédoniens, des librairies et des cafés ouverts jusqu'à minuit passé... (y compris l'église bien sûr).
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Dommage que mes filles, qu'on avait auparavant ramenées chez leurs grands-parents à Angers, n'aient pas vu cela. Mais je me dis que je pourrai les emmener voir ce village une autre fois. Bécherel, il faut le noter, est ouvert toute l'année.

- La plupart des gens ne sont pas comme j'aimerais qu'ils soient. Je n'essaie plus de les agresser, les changer, ou les convaincre. Au pire je les fuis, les ignore, au mieux je les laisse tranquilles s'ils ne m'ennuient pas non plus.

Dimanche 8 août 2010, Nogent le Rotrou, 15h12.
Grande braderie, un peu comme partout. Beaucoup de monde mais personne de connu. Il s'agit sans doute de gens des environs, de touristes ou parisiens en vacances dans le Perche.

- Même avec une bonne retraite, à cause de ma situation je n'ai pas assez d'argent pour faire tout ce que j'aimerais faire (ou comme j'aimerais le faire). Je me débrouille avec ce que j'ai, comme je peux, en essayant d'accepter cet état de fait et de ne pas penser trop souvent à cette contrainte pour ne pas la transformer en grande frustration.
- Le temps passe trop vite. C'est à moi d'accélérer quand ça me dérange, et de me "bouger les fesses" comme disait ma grand-mère.

Mardi 10 août 2010, Thiron-Gardais, 16h46.
Déjeuner à la maison et bières sur la nouvelle terrasse de Thiron-Gardais avec mon ami J.C. Cochard. Comme d'habitude grand plaisir de discuter avec lui et de son travail.

- Des gens ne m'aiment pas et d'autres de moins en moins. C'est normal et je le comprends mais je ne les aime pas non plus et j'aime de plus en plus la littérature, la musique, la peinture, le cinéma ; du moins quand ils m'intéressent et m'excitent.

Mercredi 11 août 2010, Montlandon, 16h46.
J'accompagne Sandrine qui va aider son père à refaire une partie de toit de sa propriété.

Que restera-t-il un jour ? Rien. Nous ne sommes que des poussières d'étoiles.
Mais nous sommes aujourd'hui. Il n'y a donc pas de raison de baisser les bras.