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Fin de marché.
ou : je suis vivant, c'est tout.

J'avais ce matin planifié ma journée : déjeuner à Verneuil avec Marie-Claude ma belle-sœur, mon frère J. et ma mère. Puis rendez-vous chez Nathalie F. à Nogent avec Philippe C. pour le week-end de travail à l'écomusée de Sainte Gauburge, puis at home où je ferai une page du journal.
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Et puis voilà, les choses ne se passent pas toujours comme prévues. Arrivé chez moi je me suis laissé inviter par la voisine et quand je suis rentré je n'avais plus grande énergie pour faire cette page de journal. Il n'était pourtant pas trop tard.
Je voulais pourtant parler du passage hier à Thiron-Gardais de l'opération tracto/vélo contre le projet de l'Aéroport de Notre Dame des Landes au Nord de Nantes. Ces gens étaient de bonne humeur, résistant physiquement à ce qui leur semble scandaleux près de chez eux, reçus fort sympathiquement par les gens des villages qu'ils traversent.
Il sont restés presqu'une heure à Thiron-Gardais, pause café oblige.
Occasion de retrouver Sandrine H., très engagée et militante, convaincue, et disant à juste raison qu'il ne faut pas "baisser les bras".
Je voulais intituler cette page : un peu de jaune à Thiron.
Je voulais dire aussi qu'il avait fait du brouillard toute la journée, ce que j'aime comme atmosphère, que ma mère était plutôt calme et attentive, ayant en apparence et momentanément oublié ses 87 ans, et négligeant sans doute pour une fois le panneau du couloir qui va à la salle de restaurant dans sa maison de retraite, où presque chaque jour on annonce pourquoi on ne verra plus telle ou telle personne, et que sa place à table sera désormais vide.

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Je voulais recopier des phrases lues qui m'avaient touchées, des images trouvées sur des murs de facebook qui parlaient toutes seules ou qui m'avaient fait sourire, mais aussi combien ce qu'on entend à la télévision est obscène, affligeant et révoltant.
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Mais voilà, on ne peut pas raconter sa vie comme ça, ni en 5 minutes, ni en trois heures. Les choses nous traversent, fulgurantes imprévisibles et inédites. Je pense qu'il n'en restera que trop rien.
Comme une fin de marché, par exemple celle de Nogent-le-Rotrou, samedi dernier.
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Aujourd'hui j'ai souhaité un bon anniversaire à mon ami Christian D., et trois personnes différentes m'ont demandé si j'allais bien (dont deux par téléphone, un homme et une femme). J'ai répondu à chaque fois honnêtement : "oui très bien".
En fait, je n'en sais rien car je ne me pose jamais la question sous cette forme.
"Je crois me redécouvrir sans cesse à neuf, et quand alors je regarde ce que j'étais avant, je constate que le nouveau est tout au plus une variété de l'ancien (tout au plus ? ") (Hier en chemin, Peter Handke, p.194).
Il y a aussi Charles-Louis Philippe qui écrit dans Croquignole : "il semblait que le jour eût un poids sur la conscience"
Si je regarde en arrière mes 11 novembre quelques surprises :
- 11 novembre 2009, le titre de ma page est : Quand j'entends que la vie est belle, ça me fait rire... (plaisir à la relire. Je lisais Koltès)
- 11 novembre 2008 : d'un endroit l'autre...(tiens, coïncidence, je parlais de Bruno Vercier comme hier)
- 11 novembre 2006 : Que faire un 11 novembre quand il fait gris froid et que la ville est vide ? (ou Tumulte encore...)(coïncidence, je parlais comme aujourd'hui de Sandrine H.)
- 11 novembre 2004 : (1ère apparition de Saint-Simon dans ce journal, et premier mail reçu de François Bon...). Je terminais la page en écrivant : "Ma vie me donne encore une fois l'impression d'être un coq à l'âne sans queue ni tête."
Il y a donc sept ans exactement aujourd'hui.
Pas de commentaire particulier à faire. Je suis vivant, c'est tout.