Dimanche 4 septembre 2005 Hier Avant hier
Dire merci à qui ?
Tâcher de voir
au-delà de l'image

reculer pour voir
d'où elle vient





on est trop court
dans l'histoire


(Tours)





on attend un trop qui permettrait de ne plus rien avoir à dire voir faire - un rien trop loin - que les mots soient rangés sans ordre de bataille seulement repliés comme de vieux draps dans de vieilles armoires tellement lourds





enfin on part
avec le sens qu'on est de trop
dans ces couloirs et ascenseurs
prévus pour tout ce qui roule
alors qu'on marche
dans une odeur de vieux parfums
de soupe et de javel
jusqu'au parking
dehors





Un poète, c'est peut-être quelqu'un qui, à tord ou à raison, veut des mots là où il n'y en a pas...et pour cause.



L'absence de contraintes préétablies n'est pas liberté. Dès que trois mots sont alignés, ils contraignent.
Sur le site Francopolis on peut lire : Antoine EMAZ est né en 1955, il vit à Angers.
« Ensuite, vie ordinaire, entre pas facile et pas impossible, comme tout le monde. Je ne vois pas bien quoi dire d’autre qui serait un peu nécessaire, ou éclairant, au-delà, autour ou en-deçà des poèmes. Si tout poème est bien de circonstances, écrire vise à délaver assez pour qu’il devienne une interface, et non un miroir. Voilà pourquoi devoir alimenter le moulin biographique me gêne toujours autant. Une chose pourtant : je revendique le droit à la contradiction, au risque, à la tentative, voire au ratage. La poésie n’est pas pour moi un exercice réussi lorsque les contraintes ou les procédures ont été respectées, elle est à chaque fois invention d’une écrire-vivre, tension de langue contre ce qui nous rend muets. »
Je l'ai rencontré grâce au dossier remue. net et à François Bon qui en parlait le 22 août à Berlol, et s'inquiétait sur où trouver Lichen, Lichen...

À qui dois-je dire merci ?
à l'équipe de remue.net ?
à François Bon ?
à Berlol qui en a fait des citations peu après ?
à Internet ?
aux éditeurs qui ont eu le courage de le publier ?
au Matricule des Anges qui l'a toujours défendu ?
à Antoine Emaz lui-même ?

- On n'a pas à dire merci à un texte...Tu lui donnes sens en le lisant...
- Oui, mais quand même... sans " eux " je ne l'aurais peut-être et sans doute jamais lu...
- Alors Emaz aussi, pourrait te dire merci...de l'avoir lu...
- d'avoir acheté son livre, peut-être, si cela lui permet d'écrire et de vivre, mais pas de l'avoir lu, ni que cela me touche et m'apporte quelque chose...
- Je ne sais pas...Cela peut se discuter...
- Alors merci...tout court...à tout le monde, à personne, à tout, à rien, aux mots, au silence...

PS : (pour les habitués des commentaires littéréticulaires) À part sur la couverture de Lichen, Lichen, je n'ai jamais vu d'accent sur la première lettre de son nom.