dimanche 8 janvier 2006 dernière page Avant dernière page
Un dimanche où la terre est bleue comme une orange
ou quand on a l'impression que le monde ne tourne pas rond...
Il y a des jours où l'on monte plus haut que les autres, il y a donc aussi des jours où l'on descend plus bas que les autres.
Dans un chocolat comme aiment mes filles, j'ai trouvé la maxime suivante de Chamfort :
" La plus belle perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri. "
Alors ce dimanche fut un des plus perdus depuis que je suis à Nogent le Rotrou.
Rien de drôle à faire l'aller et retour sous la pluie à Verneuil chercher mon portable oublié hier chez ma mère,
rien de drôle à avoir des copies à corriger pour demain,
rien de drôle à dire quand on ne peut rien dire de ce qui vous taraude.
Alors je fais cette page avec en tête une réflexion que tous les internautes qui tiennent un log ou un journal connaissent bien, et se sont faite un jour ou un autre, comme mardi 3 janvier, l'écrit Philippe de Jonckheere dans son bloc-notes:
" Il n’y a pas définitivement pas de relation entre le contenu d’une journée et ce que je finis par écrire ou faire dans ces lignes. Une belle journée, une journée réussie ne donnera pas toujours des lignes jugées heureuses après-coup, et a contrario une journée morne, grise, blanche, ne donnera pas nécessairement les pires lignes du bloc-notes. Donc il n’y a pas de relation, pas de règles.
De même il ne me sera pas toujours facile à la fin de la journée de dégager un élément ou l’autre de la journée ou encore une idée plutôt qu’une autre — quelque chose qui ne serait pas en rapport direct avec la journée qui vient de s’écouler. Parfois j’ai même plusieurs idées — deux ou trois pas plus quand même, ce n’est pas non plus l’abondance — et je n’en retiens qu’une. "
Ce sera pour moi l'orange qui est en train de moisir depuis deux semaines sur ma table de cuisine, avec en tête le poème d'Eluard :
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter Au tour des baisers de s'entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
À la croire toute nue.

(...)
Seule note agréable de la journée, un mail reçu d'Edouard, me fournissant ce qu'il me manquait pour faire ma dernière page sur Camille Gaté.
Ceux qui veulent lire le commentaire composé complet, c'est sur le site " 20 poèmes d'Eluard expliqués " doté d'une des musiques les plus ringardes et insupportables jamais entendues sur le net ! Mais ce site est sympathique. On y trouve de nombreux autres auteurs " expliqués ", et il est tenu par un Inspecteur des Postes de mon âge, passionné par ce qu'il fait (littérature, les Cathares, la Gascogne...) Certains diraient encore un autodidacte... Mais j'aime les autodidactes !
Ceux qui veulent relire le poème d'Eluard en entier, on peut le faire tout en l'écoutant dit par Laëtitia Desanti sur le site de Vive Voix, l'anthologie sonore de poésie française où il y a un nombre impressionnant de poèmes et d'auteurs lus, avec parfois des surprises comme proposer le même texte lu par un homme ou par une femme, ce qui permet de faire une comparaison ou mieux de leur faire dire en duo ! etc. (cas de l'Aronde de Rémy Belleau).
Je vous conseille aussi une lecture comme on n'en fait plus de Je vis, je meurs... de Louise Labé par Maria Casarès !
Étonnant aussi que ce site soit celui d'un collège (Wheaton) américain du Massachusetts !