Mercredi 9 novembre 2005 dernière page Avant dernière page
Dans le vrac du quotidien
Chercher l'aiguille dans le foin de la botte, s'arrêter sur ce qui vous a arrêté le temps juste de n'y être déjà plus, chercher du sens où il n'y en a peut-être pas pour continuer à croire qu'il se passe bien quelque chose d'indicible, que la machine à mémoire fonctionne, que les globules s'amusent et sont bien gentils de charrier cet oxygène qui nous manque tant...Résister à ce rien qui gagne du terrain...
Comment retrouver les quelques mots imparables qui sont venus sans prévenir au moment où on ne pouvait pas les noter, les quelques pensées qui ont fait de ce jour autre chose que cet informe magma du vivant ? Comment ne pas se sentir autre chose que cet acteur fantôme d'une pièce non écrite ?
Que dire et répéter pour avoir l'impression de rester debout, de ne pas baisser les bras ?
J'ai regardé le bloc-note de Philippe de Jonchkeere, qui répète dans sa page de dimanche 24 fois la même phrase en la liant 24 fois à la même série d'images...
j'ai bu un café au Poséidon en lisant dans Marianne l'article sur la pièce de François Bon,
J'ai rencontré tous les ouvriers qui travaillent à la maison de Thiron-Gardais,
J'ai déjeuné à la Taverne avec le chef de chantier.
J'ai repensé à la longue conversation téléphonique de cette nuit avec Christian et Muriel D.
J'ai bricolé sur mon site, je suis allé prendre des nouvelles des autres.
J'ai regardé ce que j'avais écrit l'année dernière, il y a juste un an :
Cela commençait ainsi :
"Journée grise et où il vaut mieux dès le matin, mettre le pilotage automatique, marcher au radar, ne se poser aucune question.
Juste avancer et faire ce qu'on est obligé de faire.
"
On peut se poser des questions mais on peut en sourire aussi, tout dépend du sourire. Le mien fut celui que m'a fait faire LLdemars, avec son dessin d'actualité qu'a reproduit aussi PdJ comme vous l'avez vu si vous avez eu la curiosité de savoir quelle était la phrase qu'il avait bien pu répéter 24 fois dimanche.
Impossible aujourd'hui de trouver ma ph(r)ase.
Laissons donc venir demain.