samedi et dimanche 14 et 15 mai 2005 Hier Avant hier
Vendredi soir repas invité par Phil de J. chez son ami Pascal aux Rigaudières, toujours plaisir de retrouver des tribus et des saintes familles, des ambiances et des décors où l'on se sent bien; nuit à Verneuil sur Avre chez ma mère qui dort sur un canapé parce qu'elle trouve que son lit est froid, dans lequel elle m'oblige à dormir, ce qui ne me gêne pas; matinée avec mon frère Jacky venu de Paris, passage chez Edouard à Bueil chercher le livre de Georges Poisson sur Saint-Simon et le Perche, retour dans mon appartement de Nogent où je me trouve seul mais occupé à faire l'histoire du duc Claude, le père de Louis, le mémorialiste; à acheter du pain avant que les magasins ferment; me demander à quoi tout cela rime; à téléphoner aux auteurs des devis pour la maison de Thirons-Gardais; à veiller tard; on est déjà dimanche; sandwich habituel en lisant le Monde du dimanche et le Journal du dimanche, à rerentrer chez moi où j'hésite entre corriger des copies, mais quelle tristesse, où travailler sur le class=haut de mon journal, ce que finalement je choisis, et qui m'occupe jusqu'à la tombée de la nuit quand éclate un orage et des pluies diluviennes qui m'obligent à fermer l'ordinateur, les onduleurs ont leur limite de confiance; nuit triste où les bruits d'une famille me manquent, café sur café,et c'est déjà lundi matin où je décide de faire grève et reste donc à répondre à certains mails dont celui de Christian Dufourquet qui a bien connu Mehdi Belhaj Kacem quand il était à Montpellier et inconnu (Christian avait alors en sa possession, quand j'étais passé le voir, le manuscrit de l'esthétique du chaos et j'avais passé la nuit à essayer de le lire mais surtout à comprendre quelque chose) et qui s'est bien marré à lire ses malheurs de pot de peinture...blanche.
" Là cherche à me soustraire à sa digestion conquérante se change vite en indigestion enchantée perceptible remue-ménage de la flache au tuf de son bidon l'estomac lourd remonte à l'insuffle des lèvres pareilles à un débouche-chiottes à l'invincible ventouse me démène inutile émotion infernale de la mulsion monstre avant-coureuse du dégueulis entre dans la bouche broyée chuintement du vomi rêche dans la bouche en liquéfaction vers le boyau tenant à peine liquide coule en l'intestin précaire muscles du corps impotents à se bander avale coco avale mes débats plus forfait estomac à l'épreuve abandon paix superbe lèvres jointes dégorge plus forte medley subjectif de son menu en tornades inlassables." Cancer, Mehdi Belhaj Kacem, chez Tristram,(1994).
Soi-disant génial car soi-disant écrit à 17 ans.
Si ça vous plaît, il y en a presque 200 pages comme ça. Facile non ?
" Au coeur du soustractivisme (...) gît le plus intéressant problème qui ait été posé à la philosophie depuis la différence ontologique : la différence entre présentation et représentation. On ne comprend rien à cette différence tant qu'on rabat le concept de représentation sur ce qu'on croit déjà en savoir. Or, l'acception que donne le soustractivisme à ce vieux terme est à la fois d'une radicale nouveauté, et d'une rigueur qui subsume toutes les connotations qu'on a pu auparavant réserver au même terme." Mehdi Belhaj Kacem,("Intervention de MBK qui s'inscrit en deuxième partie d'une performance philosophique duale...")

J'aime beaucoup la rigueur qui subsume.
Sub sume, sub sume...ça me rappelle Ginsberg avec son accordéon...mais il s'agit bien sûr de tout autre chose...