Lundi 25 avril 2005 Hier Avant hier
Le deuxième panneau de la légende crétoise s'intitule La prise d'Athènes par Minos. Il mesure 1,83m sur 69 centimètres. Il fait donc avec le premier, partie du même cassone. Pour comprendre ce deuxième panneau, il faut bien sûr savoir ce qui s'est passé depuis le le premier panneau):

1- Suite à son accouplement avec le beau taureau blanc dont elle était tombé follement amoureuse, Pasiphaé, la femme de Minos, a accouché d' un fils à corps d'homme et tête de taureau : le Minotaure (qui aussi la particularité intéressante de se nourrir de chair humaine). Le premier tableau s'arrêtait quand elle était enceinte, s'appuyant sur une canne, au premier plan à gauche, avec son gros ventre.

2- Minos, pour cacher ce monstre (rappelons-le, " fruit d'un acte contre nature" mais résultat d'un plan machiavélique de Poséidon pour punir Minos)(Ah ces dieux, ils sont terribles, cette histoire me conforte à m'en méfier, quels qu'ils soient), a demandé à Dédale de construire le Labyrinthe, enchevêtrement de salles et de couloirs où nul ne pouvait retrouver son chemin.

3- Minos avait d'autre part envoyé son fils Androgée à Athènes pour participer aux Jeux (et les gagner) mais Egée, roi d'Athènes, l'avait tué par jalousie. (il existe plusieurs versions de la mort d'Androgée).

4- Pour se venger de la mort de son fils, Minos avait alors envoyé sa flotte saccager Athènes et avait exigé que les Athéniens, vaincus, que ceux-ci lui envoient tous les neuf ans quatorze jeunes de la cité (sept garçons et sept filles) pour nourrir le monstre.

C'est la scène que représente la deuxième peinture sur panneau.
On y voit au centre à côté de sa bannière le vieux roi Minos représenté en vieillard empereur regarder passer son tribut. Au passage on note que les prisonniers qui sont conduits vers la grotte ne sont pas aussi jeunes que cela.

À gauche le saccage d'Athènes est brutal. Ils n'y vont pas de main morte. Minos a la haine : ils ont tué son fils Androgée.
C'est Athènes, mais ça ne lui ressemble pas : on voit bien que la ville ressemble à une cité flamande.
Selon Pierre Sauzeau, le tribut à payer en jeunes hommes et jeunes femmes (7 de chaque tous les neuf ans), peut s'expliquer "selon deux perspectives" :
1- rituelle et réaliste : un souvenir de sacrifices humains (on a trouvé dans les fouilles archéologiques en Crète, des squelettes d'enfants portant des traces de couteaux)
2- symbolique et initiatique : ces groupes de jeunes, mâles et femelles, qui vont dans une grotte etc. sont caractéristiques de ce type d'histoires (cf. Petit Poucet).
Minos est au centre du tableau avec son étendard.
Les chevaux piaffent, la vengeance/victoire est totale. On sonne le clairon.
Les sept hommes sont là, le compte est bon. Ils viennent de la ville saccagée, ils vont vers le labyrinthe où ils seront dévorés par le Minotaure. La scène donne le vertige où le tournis, comme dans un manège.
Les grecs ne vont pas tolérer ça longtemps. Thésée va vouloir arrêter ce carnage. N'est pas héros pour rien. L'affaire n'est pourtant pas simple.
Personne n'est encore sorti vivant du labyrinthe...
Voilà, nous sommes prêts pour le troisième panneau, qui vient d'un second cassone.
Tout simplement époustouflant.