dimanche 28 et lundi 29 août 2005 Hier Avant hier
Un dimanche qui a mal fini...
J'avais travaillé pour mettre à jour différents sites d'amis (entre autre celui de Jean Noël Chrisment, mon ami poète qui vit à Tahiti...) et voilà que le ftp de Online tombait en panne à 22h 20! Frustration bien sûr de ne pas pouvoir mettre en ligne ce que j'avais fait, et puis le doute que tout ce que je suis en train de faire là,(en temps réel, on est lundi quand j'écris cela), ne sera peut-être pas mis en ligne tout de suite. J'espère que ces gens-là travaillent pendant la nuit...
Bon disons-nous alors que ce sera de l'avance comme on dit...
Teknival à Crucey : ils ont choppé une dizaine de types qui avaient de la cocaïne ! À écouter les infos et le journal local, c'est quasiment le démantèlement du Cartel de Medelin qu'ils viennent d'effectuer ! Chez nous, vous vous rendez compte !
Sur mon ordinateur spécial réservé à l'espionnage du monde, où je peux jouer mon Commandant des forces armées américaines, la photo satellite ne me montre pourtant pas grande agitation autour de la base de Crucey, tout semble calme ! Il va falloir que j'engueule Google on earth : leur photo date de trois ans !
Je vérifie que les ouvriers sont bien en train de bosser sur mon toit à Thiron-Gardais et pas au café du coin. Je suis déçu, mon maçon a brouillé le satellite, l'enf...!
Il va falloir que j'y aille, ça fait trois jours que je leur laisse la paix ... Tout tout le monde me dit que j'ai tord de ne pas les surveiller...Les surveiller !
J'ai été pion deux ans et ça me suffit, d'autant plus que dans mes deux collèges, mais en fait depuis plus de 30 ans dans l'Éducation Nationale, on me demande de surveiller... C'est fou cette obsession de surveiller... car on le sait bien depuis Foucault, ça ne va pas seul surveiller, c'est toujours surveiller et (pour) punir...
j'ai horreur de punir. Les rares fois où je l'ai fait, j'ai senti et j'ai compris que c'était moi qui était puni !
J'accepte beaucoup mieux être puni que punir. Ça y est je les vois tous, les éducateurs, les parents, les psy arriver avec le pouvoir et la nécessité de la sanction structurante...bla bla bla...Je sais ça aussi, merci, j'ai eu les cours, et je suis père aussi...Je suis d'accord aussi avec vous. Voilà, mails inutiles.
Et puis en plus, mes ouvriers, ils bossent.
(j'en profite pour dire que si vous voulez savoir pourquoi c'est toujours des noirs qui balaient les rues, et avoir quelques idées sur ce fameux logiciel Google on earth, vous devez aller lire la page datée du dimanche 28 de Philippe de Jonckheere )
Bien triste d'apprendre la mort de Jacques Duffilo, que vraiment j'aimais sans restriction, et que j'ai toujours considéré comme un de nos grands acteurs français, et acteurs tout court. Je suis sûr que d'autres diront mieux que moi, en quoi, comme Villeret, c'était un " type bien ".
Certains en ont peut-être marre que je passe autant de temps sur l'atelier de Bazille. Pourtant je pense que cela est intéressant à plusieurs niveaux :
- C'est un tableau qui contient à lui tout seul, si on y rentre, toute la vie d'un homme, d'un peintre, et d'une époque, et qui ouvre la porte en peinture à tout ce qui se passera au vingtième siècle. (j'espère que c'est ce qui se dégage au fil de mes pages),
- Il est l'illustration, par son sujet, de comment les créateurs travaillaient à cette époque, échangeaient, réagissaient les uns au travail des autres, et comment les choses pouvaient avancer... l’image de la solidarité étroite qui unissait tous ces peintres résolus à en finir avec les académismes. C'est le point que je développerai ci-après pour montrer que sur Internet il en est de même, en quoi ce travail en est une illustration parfaite, en quoi Internet permet ces regards croisés, avec une efficacité bien sûr facilitée par la performance de la technique, chose plus difficile à leur époque...,
- Comme j'ai fait ce travail, entre autre, grâce et sur Internet, cela m'a permis de vérifier l'attention et la vigilance que l'on doit garder, et de mettre crucialement en relief certaines difficultés et limites (j'y consacrerai sans doute une page spéciale), malgré la performance " époustouflante voire épouvantable ", de l'outil Internet.
Atelier de Bazille,septième.
Je n'ai pas fini de faire le tour des murs, mais on y trouve des tableaux de Bazille, de Manet, de Renoir, des citations et rappels (tableaux refusés au salon officiel de l'époque). Sont invités des gens variés ( Zola, écrivain et critique, Maître musicien, Manet, Monet, Renoir, jeunes peintres qui continuent de se battent contre l'académisme, même s'ils ont pris déjà pas mal de "sarcasmes " dans les medias de l'époque). Tous ces gens forment en fait un réseau et leur travail en porte trace. Prenons l'exemple d'un héron (j'ai pensé à ça parce que tout à l'heure j'en ai vu au bord de l'étang à Thiron-Gardais):
En 1867, Bazille fait un héron (dont on a vu déjà une reproduction à propos des natures mortes de Bazille). Son copain Sisley lui répond (avec la même donne : meuble, fusil posé etc.)
La même année Renoir avait fait Bazille peignant le héron (avec sur les murs un paysage de Monet.
Manet achète à Renoir son portrait de Bazille. Bazille fait un étonnant portrait de Renoir (" La force des tensions qui habite le jeune homme s'exprime dans cette position inhabituelle où cohabitent une énergique décision et un angélisme juvénile ") que Renoir gardera toute sa vie.(Il est aujourd'hui au Louvre).
Auparavant (de 65 à 68)Monet avait fait poser Bazille dans la forêt de Fontainebleau, travaillant à partir de petites études peintes en plein air, pour son déjeuner sur l'herbe, et fait son portrait avec Camille
Zola les connaît tous et écrit sur leur peinture. Manet en 67 fait son portrait. Et quand Bazille peint son atelier de la rue Condamine, Fantin-Latour peint un atelier aux Batignolles, où l'on retrouve ? ...Manet, Renoir, Zola, Edmond Maître, Bazille et Monet !(et pour être complet Otto Scholderer (peintre, debout tout à gauche derrière Manet, assis) et Zacharie Astruc (Critique d’art, poète, peintre et sculpteur).
Je pourrais continuer sans fin : Manet a fait en 68 le portrait d'Astruc, peint dès 1860 par Carolus-Duran...
Un soir, tard bien sûr, j'ai reçu un mail de Ph de Jonckheere du désordre (que j'ai rencontré sur son invitation parce qu'il avait lu dans mon journal sur Internet , que son ami qu'il va souvent voir le week-end, habitait à côté de Nogent le Rotrou) qui me demandait si je ne pouvais pas chercher tous les tableaux qu'il y a au mur de l'atelier de Bazille. Bien sûr, pourquoi pas.
Depuis, dans différents blogs, j'en vois des traces, comme sur celui de Marie-Pool, ou de Grapheus. Pour ce travail, mon frère Jany à Jakarta, a pu me faire et m'envoyer une heure après, grâce à la rapidité du net, la traduction d'un texte italien qui me bloquait, et m'envoyer des mails quand je fais des fautes de frappe sur les dates. François Bon, que j'ai rencontré la première fois grâce à un repas organisé par Berlol, m'a envoyé un mail pour me dire qu'il connaît bien Méric, le domaine de la famille Bazille. Cela m'oblige à faire attention à ce que je vais dire sur Méric, puiqu'un des tableaux (à venir) montre une vue de la propriété. Je lis sur le Bloc notes du désordre que De Jonckheere a rencontré Berlol à Paris et qu'il lui a avoué que c'était lui qui m'avait demandé le travail sur Bazille.
Je pourrais continuer avec d'autres mails reçus de lecteurs...
Ce n'est pas non plus la première fois que le choix d'un sujet pour mon journal m'est "donné" ou est très influencé par des mails ou de documents reçus et envoyés gentiment par des lecteurs, dont certains inconnus. Je me souviens par exemple de lldeMars du Terrier qui m'avait juste envoyé un mot (Campana) en me disant carrément : démerde toi avec ça...pour voir...
Cette manière de travailler et de suivre l'interactivité du travail et des relations que donne Internet me plaît et n'a cessé, tout en me surprenant, de m'intéresser. Elle permet que ce journal puisse parfois m'échapper, voire en fait souvent, et cela, à chaque fois, non seulement pour l'enrichir mais aussi m'enchanter.
Lundi soir énervant à cause de l'émission spéciale Houellebecq sur la 2. Certains moments furent vraiment des sommets !
Y'a quand même quelqu'un qui a dit : cela montre trois choses :
- un, la réussite du marketting
- deux, deux faillites : celle de la Littérature, et celle de la Critique.
Une fois de plus le texte de Michel Onfray dans Lire me rassure : tout le monde n'est pas dupe.