mercredi 30 novembre 2005 dernière page Avant dernière page
Lavinia Fontana. Suite1.(voir début)
Elle a peint, je l'ai dit, des scènes bibliques et mythologiques, sujets osés à l'époque car d'habitude réservés aux hommes, avec un succès certain puisqu'elle fut même nommée officiellement par le pape Clément VIII, avec commandes publiques et grandes commandes pour l'Eglise et ses églises.(Le martyr of St. Stephen for the basilique de San Paolo Fuori, la sainte famille pour un retable pour l'église du Palace royal espagnol, La vision de sainte Hyacinthe pour l'église de Santa Sabina à Rome...)
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La sainte famille
avec Saint Jean
Le christ mort
avec les symboles
de la passion
(1581),
la Consécration
de la Vierge
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Ah, ces nus autorisés par des hommes, mais interdits aux femmes peintres !
Lavinia n'en a pas peur.
Elle les peint, de chair chaude et mûre, allant jusqu'à la protéger de joyaux barbelés de génie.
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On peut les contempler et les désirer : ce (ne) sont (que) le Christ ou Minerve (qui s'habille,avec ou sans Cupidon).
Quoi de dérangeant à cela ? N'est-ce pas politiquement correct ? Hypocrite à souhait ?
Ses portraits, qui lui ont valu la reconnaissance et l'ont fait vivre pendant 20 ans, (et vous savez que la maison était grande avec ses 11 enfants), de la noblesse ou issus du milieu universitaire de Bologne, sont, hérésie de dire cela je sais je sais, " formidables ".(Ah la tache !).
Galanterie oblige, et préférence personnelle, pourquoi pas, commençons par les femmes.
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Femme noble de 1580,
Femme avec son petit chien
Portrait d'une femme en astronome,
dit aussi Portrait d'une vénitienne
de 1585 (musée de Valenciennes),
dessin (portrait d'une femme)
Bianca Capello jouant du clavicorde
Un petit arrêt sur les chiens, j'aime les chiens dans la peinture, non pas la manière dont on les peint, mais surtout l'importance et la place, la taille, qu'on leur choisit dans le tableau, les rendant signifiants et symboliques des personnages, maîtres à leur côté.
Prenons les deux premiers tableaux.
Dans ces portraits, les femmes sont chargées de perles et de diamants, bijoux, broches et autres accessoires. Les perles étaient ce qu'il y avait de plus cher au 15ème siècle. Elles signifiaient la pureté et la chasteté., elles signifiaient la virginité et pour cela étaient souvent offertes aux fiancées ou jeunes mariées.
N'oublions pas le prêche de saint Bernardin à Florence : " La trahison d'une femme envers son mari est plus grave que celle d'un mari envers sa femme, parce celle-ci n'a pas d'autre vertu à perdre."
Je répète : elle n'a pas d'autre vertu à perdre. Sous entendu : les hommes en ont beaucoup !
Alors beaucoup de perles, des kilos si possible, des pieds à la tête : les maris seront fiers et rassurés (à prix d'or certes.)
Les chiens eux, assuraient la même fonction symbolique dans les portraits des femmes.
Dans les tableaux de cette époque, les petits chiens (de compagnie, caniches ou autres petits canidés) symbolisaient la fidélité conjugale, la fidélité dans le mariage.
Alors, mettez des perles et un chien sur ma femme, et je serai rassuré, et l'image publique " correcte " .
C'était simple la vie en ce temps-là !
Bon d'accord, je n'ai plus ni femme (j'ai été marié), ni chien (j'en ai eu enfant (Biscotte dite Bibi, puis Dora à Bérou la Mulotière), avec Paule (Nana à San Francisco), avec Pascale pour faire plaisir à nos filles (Luna à Sers)), ni perles ( je n'en ai jamais eu ni plongé pour, mais j'ai offert une fois une perle noire du Pacifique.)
J'ai peur que ce soit bien mal parti pour moi.
- Et les portraits des hommes ?
- Ça va venir, ça va venir, y'a pas le feu.
- Et puis tes chiens du XVIème...
- Oui, qu'est-ce qu'ils ont ?
- Si tu regardes la femme dans la pub aujourd'hui, c'est pas mieux avec la bagnolle...
- T'as raison. D'ailleurs, je n'ai aussi aussi que des vieilles voitures...
- Et ton tableau si étonnant de cette Lavinia ?
- Je le garde pour une autre fois aussi...