vendredi 2 décembre 2005 dernière page Avant dernière page
Lavinia Fontana. suite 3.(voir début)
ou : Jusqu'où peut-on s'approcher ?
Prenons le Portrait d'une femme assise attribué à Lavinia Fontana, bien qu'il ne soit pas signé sur le bras du fauteuil, comme elle l'a souvent fait.
Décidons d'en chercher les détails et d'étudier la touche.
Inutile de dire le plaisir de l'approche et du ravissement dans lequel elle vous fait plonger!
Mais on peut se poser le problème de savoir jusqu'où on peut s'approcher d'une peinture sans la dénaturer et ne pas passer dans la peinture abstraite et inventer de nouvelles toiles, car la technique bien sûre est facile avec l'informatique. Il suffit, comme dirait un enfant, de faire rouler avec l'index la petite molette au milieu de sa souris.
Je pense qu'il faut s'arrêter à la taille réelle de la touche et du pinceau, celle qu'a vécu le peintre.
Je pense qu'au delà, on sort du tableau. Au-delà de cette limite, votre pinceau n'est plus valable...
Le voyage est possible, pourquoi pas, jusqu'au niveau moléculaire, comme dans les petits films spectaculaires en science où l'on voit un pré vu de 50 mètres de haut et où dans une descente accélérée on arrive dans le sang de la souris qui s'y cachait et qu'on y est bousculé par les globules rouges qui parcourent à toute vitesse ses vaisseaux.
Problème qui à mon avis existe en littérature aussi. Jusqu'où peut-on s'approcher d'un texte sans le dénaturer ou l'inventer ? jusqu'au mot, la syllabe, le phonème ? Quand je vois certains désossages, on peut se poser la question. Qui à partir de cette limite parle et se met à écrire ?
Je me garderai bien là de donner un avis assuré. Mais je sais où je m'arrête et la limite que je ne puis dépasser sans avoir le sentiment de dire n'importe quoi c'est-à-dire inventer et de prendre le texte à mon compte comme un prétexte.
Le pouce de droite me semble plus allongé que celui de la main dont il provient.
Doute et énervement : sans doute qu'une des images provenant d'Internet n'a pas, en étant recadrée, gardé ses proportions réelles du cliché de départ.
je peux bien sûr modifier moi-même ce cliché, mais ne connaissant pas l'original, il est bien sûr évident que cela ne veut rien dire, et que le vrai pouce n'est (plus) pas là.
Comme quoi, à vouloir trop s'approcher de la peinture, on peut (peut-être) la perdre.
Peut-être est-ce la même chose avec un texte.
Pouce !