lundi 8 août 2005 Hier Avant hier
Vie de chien
Visite de la maison de Thiron pour montrer l'état où elle est, surtout à ma grande fille qui ne l'avait jamais vue.
Pas grand chose à voir de nouveau sinon puisque les ouvriers ont pris 15 jours de vacances. Occasion de saluer mes deux voisines parisiennes, visiter leur jardin magnifique, pour moi de boire une bière bienvenue, et pour mes deux petites de chercher des coccinelles.
Une de mes voisines est triste car elle a perdu récemment son chien, qui est mort presque sans prévenir. Je lui dédicace donc cette page sur les chiens de Gauguin.
Pourquoi les chiens de Gauguin ?
Parce qu'il n'y en a pas beaucoup dans ses tableaux (nombre de chiens par rapport au nombre de tableaux), qu'ils ne sont pas racés comme chez Velazquez ou Carpaccio, que la plupart sont des espèces de bâtards qui traînent dans le tableau, qu'ils sont mal dessinés, on dirait même que cela pose un problème à Gauguin . Ils sont la plupart du temps des silhouettes, et souvent on a même du mal à savoir si c'est une chèvre, un chien ou un cochon et même un loup (ce qui ne manque pas d'intérêt). parfois même, presque des chiens de BD !
Ils ont tous l'air sympa, ce sont des " braves chiens ".
Ils sont assez solitaires et ne traînent pas dans vos pattes. ils sont indépendants, ils aiment la liberté, dormir, se reposer " peinards ". Ils cherchent sur le sol s'il n'y a pas quelque chose qui traîne et qui serait bon à se mettre sous la dent. Ce sont des chiens qui sont tous heureux, Ils aiment se mettre sur le pas de la porte et profiter du temps qui passe...
Grande différence d'avec les chats, qui chez Gauguin sont toujours proches ou collés aux humains, comme on le voit dans ces deux tableaux de 1896, avec la différence illustrée parfaitement dans celui de gauche.
Il ne faudrait pas croire non plus qu'ils soient inutiles : ils sont partie intégrante de la vie et apportent leur message symbolique. À toutes les périodes de Gauguin (Bretagne, Tahiti ...), ils sont là.
Ainsi dans des tableaux-clefs comme le célèbre D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? qui fait 3,7 mètres de long et qui se lit de droite à gauche, la première figure peinte est un chien qui regarde cette extraordinaire composition/réflexion/testament peints dans " une fièvre inouïe " juste quelques années avant sa mort. Ce qui donne un sacré recul (distanciation) devant ce qui y est peint.
Chez Gauguin, le chien peut-être aussi au premier plan. Il est alors symbolique.
Par exemple Le tableau Arearea ("bonheur" ou "divertissement"), peint en 1892, deux femmes sont assises sous un arbre et trois autres sont debout près d'une statue de Hina déesse de la lune. L'avant du tableau est occupé par un chien orange : sa présence et sa couleur représentent sans doute l'esprit malin.
Dans Le Sorcier d’Hiva Oa ou le Marquisien à la cape rouge (1902), on voit à l’avant-plan, un chien qui tient dans sa gueule un oiseau au plumage coloré. Gauguin rend compte ici d’une scène à laquelle il a assisté : la capture d’un oiseau, le Porphyrio Papae, espèce aujourd’hui disparue mais dont des ossements ont été découverts sur l’île d’Hiva Oa par des paléontologues en 1986-87. (L’explorateur norvégien Thor Heyerdahl l'avait aussi décrit longuement). Gauguin aurait-il pu concevoir en saisissant cette scène qu’il servirait la cryptozoologie ?
Cet oiseau pose à lui seul tout un problème et sa présence dans le tableau constitue à elle seule tout un site.
Mais le chien a posé autant de problèmes. Pour celui-ci on peut lire (toujours sur le même site): " Un critique artistique qualifiait de "renard" le quadrupède, sans doute influencé par la couleur (d'ailleurs plutôt rosâtre que rousse) de la créature représentée, montrant ainsi qu'on peut être un expert en peinture, mais parfaitement incompétent en zoologie. Le critique en question n'avait certainement jamais vu de renard de sa vie, fût-ce en photo : la queue touffue en panache de ce dernier n'a effectivement rien de commun avec la queue longue et grêle de l'animal dépeint, qui est également bien plus haut sur pattes qu'un renard."
Je continue de penser que Gauguin avait du mal à dessiner les animaux. J'ai eu du mal aussi parfois à les identifier . J' ai abandonné certains tableaux parce que je n'arrivais pas à savoir si c'était un chien ou un autre animal.
Mon plus grand doute et regret fut d'abandonner l'étude à la craie pour la perte de pucelage (qui s'appelle aussi l'éveil du printemps) peint vers 1890.
Ayant lu que le renard symbolisait pour Gauguin la perversité...
J'ai préféré
douter,
ou disons...
donner
ma langue...
au chat.