samedi -dimanche 7 et 8 mai 2005 Hier Avant hier
Berlol, Dimanche 1 mai 2005, Beppu, Japon.
"...nous sortons en voiture. Visite de la ville, arpentant le front de mer une bonne heure à petite allure pour nous imprégner de l'odeur éternelle des ports."
Jcb, Dimanche 8 mai 2005, Nogent le Rotrou, France.
"...nous sortons en voiture. Visite de la ville, arpentant les rues de bonne heure à petite allure pour nous imprégner de l'odeur éternelle du crottin."
La ballade est offerte par la Municipalité. Le cheval s'appelle Firmin.

Mes filles sont revenues à Nogent le Rotrou car ce sont les 4 jours PERCHEVAL, on voit les références, organisées autour et dans le château. C'était pas du Rohmer mais on a vu dans l'après-midi (4 euros l'entrée) des stands, un forgeron, un dresseur de faucons et autres rapaces, la chorale des Ménestrels, toutes les caissières, secrétaires ou retraitées du coin "en habit", l'Amicale des tireurs à l'arcs, et des sketches moyenâgeux avec un espèce de Quasimodo équilibriste, et deux jolies queues nattées de percheron. Charlotte a pris son premier cours de tir à l'arc. Son plaisir et son sérieux me touchent.

Le soir, 20h30 : grand spectacle annoncé dans la cour du château, 12 euros l'entrée . On se faisait une joie, je ne vous dis pas. Tournois, chevaliers, on s'attendait à TOUT. Projections sur la fabuleuse tour rénovée, rayons laser quadriphonie, cavalcades et la ville en habits !
On n'a rien eu. Pire : on a eu RIEN. Exactement les mêmes que l'après-midi et les mêmes choses. Un truc de patronage (On aime les trucs de patronage, bien sûr quand on a été enfant de choeur à Bérou la Mulotière...), mais là non. C'est se moquer de la gueule du monde, surtout à 12 euros pour revoir ce qu'on a déjà payé 4 l'après-midi.
Quel gâchis en plus, quand on voit les possibilités scéniques, sonores et visuelles de l'endroit !
Pascale et moi ne disons rien, pour ne pas gâcher le plaisir des filles, mais sommes tristes pour ce qu'on leur a donné à voir (rien), et pour les gens du coin, qui méritent mieux.
Je n'insiste pas. Je ne développe pas. J'accuse personne ("t'énerve pas" dirait Édouard, de toute façon, ce serait, si on cherchait des responsables, la faute à personne, à "la Municipalité", à je sais qui ...comme d'habitude...)
Séquence Jean Baudrillard et Alain Finkielkraut, France-Culture, Penser le présent .
Jean est en forme : "...restons à ce dispositif...l'individu est la métastase de cette expansion illimitée...sécrétant autour de lui une alvéole métastasique...dans cette réalité intégrale, l'homme n'est plus qu'un électron libre atomisé...il n'a plus à dramatiser son existence, il a à l'opérationnaliser...cet individu n'est pas collectif, il est connecté, il est dans le nexus, dans le réseau...la ruse de cette numérisation est de fermer les perspectives... il n'y a plus de finalité... Quel est le cadavre dans le placard ?"
Alain, très vite, n'en peut EXTREMEMENT plus : "...je trouve vos hypothèses spéculatives, comme vous le dites, EXTREMEMENT productives, elles donnent sans cesse à penser, même si vous poussez quelquefois les paradoxes EXTREMEMENT loin..."
Jean continue : "On n'est plus dans le capital...on est dans une sphère spéculative...le système dans son ensemble a fait le sacrifice de la réalité...l'injonction serait de ralentir...Il faudrait revenir à la bonne vieille aliénation, à toutes ces valeurs-là, pour nous sauver du pire...revenir au salariat..." "
Anthologique :
- Jean : Monseigneur Ratzinger , devenu pape, il a dit une chose merveilleuse, c'est d'une intelligence politique étonnante, il a dit euh...plus une religion se confond avec le monde, s'assimile au monde, plus elle devient superflue.
- Alain : C'est magnifique !
- Jean : Parfait !
- Alain : C'était génial !
- Jean : C'est parfaitement dit, et on peut l'étendre à beaucoup d'autres choses. Donc c'est très clair, que du point de vue de la religion, qui n'est pas le mien, mais je trouve une intelligence étonnante de se dire à ce moment-là, il faut garder la distance, bien entendu, parce que sinon la religion devient parfaitement superflue, elle est dissoute dans le...Donc, alors qu'est-ce qu'on fait ? (petit rire) Et ben on fait comme, est-ce qu'on fait comme le...
- Alain : Mais c'est, c'est très intéressant, parce que, que vous citiez, euh, Ratzinger parce que, euh, vous avez remarqué comme moi que, euh, il a eu, euh, il a subi ce, ce préjudice étrange d'être excommunié, euh, au moment même de son élection. L'opinion, je ne sais pas comment l'appeler, enfin oui justement, cette, cette indifférenciation qu'a..., si vous voulez, il n'y a plus de valeur, sauf la valeur de l'indifférenciation, qui se monnaie sous différentes formes,euh, je ne sais pas, oui, le métissage, euh, euh, le le, le droit de tout à tous ecoetera, et donc on s'est dit ben voilà, une église qui ne va pas dans le sens de l'histoire..."

Ils m'ont fait rire le Jean et le Alain ! C'est bien beau de me répéter que le principe de réalité a disparu, d'abord, ce n'est pas nouveau, et puis si ce n'est que pour me proposer de "revenir au salariat" je suis déçu du voyage. Mais j'y suis encore et encore ! Même que mes patrons, ils veulent que je bosse gratuitement lundi et que je leur laisse une journée de salaire pour la redonner aux vieux...
(moi je veux bien donner aux vieux, mais on m'avait déjà dit ça pour la vignette...Et puis pourquoi ne décident-ils pas de leur voter enfin une vraie politique avec des moyens, et avec les sous de tous et non seulement des salariés ?)
Dimanche oh mon beau dimanche ! Pourquoi ai-je toujours autant de mal à te vivre ?
Ai répondu à quelques mails, dont à certains concernant Louis Soutter ("...elle m'avait raconté que sa grand-mère avait un peu hébergé ce joueur de violon qui lui avait laissé des dessins. Elle s'était empressée de tous les détruire car trop décadents ! Cette brave vaudoise était bien incapable d'y voir le moindre signe artistique.") ou Sylvain Fusco ("...Je ne trouve pas à ses peintures un grand intérêt... Chaissac est tellement plus fort émotionnellement, nous apprend beaucoup plus sur nous, sur les relations humaines et nous concerne tellement plus...")
- Bien sûr, bien sûr, ai-je répondu. Mais le problème de l'institution psychiatrique pendant la guerre n'était pas sans intérêt à rappeler (ou à apprendre comme certains me l'ont écrit) et puis j'ai répondu :" Je pense aussi qu'il n'y a pas de "grands" sans petits à côté... On pourrait dire parfois que ce sont les petits qui font les grands, un peu comme pour les fleuves...
Concernant Sylvain Fusco je ferai demain une mise au point que tous ceux qui ont été intéressés par un aspect ou l'autre de cette histoire doivent lire, pour se faire une opinion plus complète documentée et à certains endroits plus nuancée. Car heureusement il y a des gens qui veillent sur Internet et peuvent apporter de précieuses précisions. Merci à tous ceux qui m'ont écrit.