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mercredi 8 décembre 2004.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
Phrase banale ? Proverbe ? Adage ? maxime ?

Dictionnaire de l'Académie , 9ème édition :
(1)I. ADAGE n. m. XVIe siècle. Emprunté du latin adagium.
Maxime de portée pratique, largement répandue, empruntée au droit ancien coutumier ou écrit. « Le mort saisit le vif » est un adage toujours valable. Selon l'adage connu : « Nul n'est censé ignorer la loi ». (Voir Brocard.) Par ext. Proverbe ancien. « Qui aime bien châtie bien » est un adage. La sagesse des nations s'exprime volontiers par adages. Expr. Ne parler que par adage, affecter un ton sentencieux. Titre célèbre : Adages, d'Érasme (1500 et 1508), recueil de plus de quatre mille proverbes tirés des auteurs de l'antiquité grecque et latine.
(2)*II. ADAGE n. m. XXe siècle. Emprunté de l'italien adagio (voir ce mot). CHORÉGR. Série de pas et mouvements lents, exécutés adagio. L'adage est un exercice excellent pour parfaire l'équilibre des danseurs. Classe d'adage ou de pas de deux. Par méton. Première partie du pas de deux (on dit aussi Adagio).

Courrier postal, que ma propriétaire, la coiffeuse du magasin en-dessous de mon appartement, me pose sur les marches chaque matin, le facteur ayant décidé une fois pour toutes qu'il ne le mettrait pas dans ma boite, "puisqu'elle n'était pas prévue" (et que cela lui ferait faire une dizaine de mètres en plus chaque jour) :

- Une carte postale de Sido, envoyée d'Egypte, sans doute il y a plusieurs semaines, je ne peux en lire le cachet, complètement délavé.
Souvenir pinçant...mais tendre...

- Une carte dans une enveloppe postée de Nouvelle-Calédonie par Nicolas K, à son retour d'Australie, une carte que bien sûr il avait prévue poster là-bas...Ecrite à Sydney, achetée à Adélaïde où il était parti représenter les écrivains calédoniens...

- Les inrockuptibles de la semaine, avec un beau tiré à part de textes et de photos inédites de Michel foucault, un long article de J.M . Coetzee sur Philip Roth, et un article de Vincent Ostria sur Hou Hsiao-Hsien et son film Café lumière (Kohi jikou), tourné à Tokyo.

La journée commençait donc plutôt bien.

Mais la suite fut inattendue, du côté des mails.
Subissant la violence et le contenu des mots, il me fut épouvantable d'entendre ceux-là de la part d'un ami pour qui "les effets" (de ce qu'il écrit) il s'en fout, le principal étant ce qu'il pense, en l'occurrence de l'odieux personnage que je suis.

Bref sad day, sad story. Pierre noire, noeud à mon mouchoir...Café bouillu, café foutu.

Passé le reste de la journée comme dans les couloirs d'un asile psychiatrique, mal capable de supporter cette impression d'avoir été l'objet et le sujet d'un tel réglement de comptes, de susciter de tels adjectifs chez un autre.
Suis allé à verneuil prendre chez ma mère et son compagnon qui se meure doucement, et qui le sait, un paquet reçu d'amis australiens pour le Noël des filles.

Retour à Nogent, le mauvais film continue.
la place et ses alentours est barrée et surveillée. Je dois aller me garer assez loin.
Au fur et à mesure que je me rapproche en marchant vers chez moi (bon dieu ce qu'il fait froid), j'entends des échos de musique militaire.
La place est entièrement envahie de pompiers, militaires, gendarmes, au garde-à-vous (y compris les chiens, absolument immobiles et comme pétrifiés). On remet visiblement des décorations à des gens méritants. Avec Préfet, et tout ce que l'on peut faire de décorés et casquettés, quelques badauds (eux aussi au garde-à-vous, et qui pourtant ne sont pas obligés) Impression de répétition d'un film d'anticipation à petit budget...
Comme la presse est là, avec moultes flashes, je fais quelques photos au flash (ce qui est rare pour moi) prévoyant que les bandes blanches des uniformes vont réagir...

Dans la définition de l'adage 1)I me saute aux yeux "Qui aime bien châtie bien".

Charlus s'est mis en colère contre le Narrateur ; celui-ci, excédé, s'en va. Charlus le rattrape.
« Allons, me dit-il, ne faites pas l'enfant, rentrez une minute ; qui aime bien châtie bien, et si je vous ai bien châtié, c'est que je vous aime bien. » (1921 M. Proust, Le côté de Guermantes, p. 511, Paris, Gallimard, 1992.)

Dans le tome I du même côté, cette analyse aussi subtile qu'effroyable :
"Les égoïstes ont toujours le dernier mot; ayant posé d'abord que leur résolution est inébranlable, plus le sentiment auquel on fait appel en eux pour qu'ils y renoncent est touchant, plus ils trouvent condamnables, non pas eux qui y résistent, mais ceux qui les mettent dans la nécessité d'y résister, de sorte que leur propre dureté peut aller jusqu'à la plus extrême cruauté sans que cela fasse à leurs yeux qu'aggraver d'autant la culpabilité de l'être assez indélicat pour souffrir, pour avoir raison, et leur causer ainsi lâchement la douleur d'agir contre leur propre pitié."

Mots qui tuent, mots qui guérissent ?