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Dimanche 19 décembre 2004.
Première depuis longtemps : réveil naturel à midi.

Habitudes dominicales : café à la Boule verte en lisant le Journal du dimanche.
Rois et reine d' Arnaud Desplechin vient de recevoir le prix Louis-Deluc, le " Goncourt du cinéma" dit le journal.
Le film couronne soit disant le talent de Desplechin, mais l'affaire médiatique est Marianne Denicourt qui dans un livre reproche à Desplechin d'avoir piqué l'histoire dans sa vie privée.
Un article " Ça pue la haine " ne mâche pas ses mots : "Va te faire foutre avec ta création et tes milliers de références de petit rat de cinémathèque. Ça pue la haine et le réglement de compte ton film..."
Parce que j'ai subi ce type d'article en Nouvelle-Calédonie, suite à la parution de Nouméa culpa, cela m'attriste.
Que fait cette Marianne D. avec son livre, sinon régler aussi ses comptes ?
je déteste la haine, je déteste la susciter, je déteste ce qui la suscite, je déteste celui chez qui elle est suscitée, je déteste celui qui me la donne etc...
je préfère le compte-rendu de de Jonckheere de sa vision du film (12décembre). Un chef-d'oeuvre, auquel je suis d'autant plus sensible depuis que Nicole Kidman est avec moi à Nogent le Rotrou (15 décembre) depuis quelques jours.
Je me marre bien aussi au compte-rendu de Michèle Souvenot sur la réception du Giscard à l'Académie Française (oui, on aura tout vu). Là encore une nombre élevé de vacheries , bien rapportées, drôles car bien méritées, et balancées de la part de Rouart qui n'a pas eu peur de citer ce qu'en avait dit Renaud Matignon qui le comparait " à un Maupassant qui aurait fait la connaissance de la comtesse de Ségur ou à un Grand Meaulnes qui aurait croisé Bécassine" Rouart visiblement en forme qui a ajouté de son cru : "Napoléon avait connu Sainte-Hélène. Pour vous, ce sera Chanonat."
A lire aussi le Canard enchainé qui dénonce que la réception privée organisée mercredi soir au musée d'Orsay à l'occasion de l'entrée de Valéry Giscard d'Estaing à l'Académie française soit financée en partie par le ministère de la Culture.
Discours de Giscard, assez bien écrit, avec quelques belles références, il faut le dire,
Discours réponse de Jean-Marie Rouart beaucoup plus drôle. Cela commence par : "Monsieur, Vous avez été brillamment élu dans notre Compagnie : vous avez obtenu seize voix de plus que Balzac. Voilà de quoi vous rassurer, ou peut-être vous inquiéter."
Cette cérémonie était, comme l'a dit son vieil ami, l'académicien Jean d'Ormesson, "un lever de rideau avant la pièce en cinq actes, Labiche avant Corneille ou encore l'enterrement de la vie de garçon avant de justes noces".
Visiblement, tout le monde s'est bien marré.

Après-midi : Nogent-Verneuil sur Avre, mais en passant par le village au Sud de la Ferté-Vidame, qui déchaîne les médias locaux et régionaux sur le délire de Noël : Neuilly sur Eure, qui malgré son nom est dans le département de l'Orne.
Incontournable pour qui étudierait La métaphore alpine en pays eurélien.
Neuilly sur Eure version jour :

Le bazard, le mélange des genres, du père noël avec Mickey, de la fête foraine avec la vie du village, du sacré avec le profane, de la crêche avec la banquise... Musique dans les hauts-parleurs sans queue ni tête, le commerce avant tout...

Un ensemble de mauvais goût, triste, glacé, la confusion des genres, la bouillie médiatique qui saoûle autant que le vin rouge chaud qu'une jeune fille n'arrive pas dans un stand de misère à écouler...
On aurait pu s'en douter en découvrant dans le grand article de Au fil de la Normandie : "Cette année nous aurons un simulateur de vol qui nous vient de Seattle".
Le mécène, car il y a un généreux mécène ("banquier dans la région parisienne"), s'expliquait bien : " J'ai eu la chance de réussir ma carrière. Auparavant, je faisais beaucoup de dons sans savoir où allait cet argent. Maintenant je préfère aider le village où j'ai grandi. À la campagne, les hivers sont souvent longs et parfois tristes. Les enfants s'ennuient, les commerçants ne travaillent pas ou peu. J'ai voulu apporter une aide au développement de mon village".
le mot est lâché : développement.

Drôle de développement quand même...pensais-je devant cet ensemble totalement déculturé et le simulateur de vol.


Le fin fond du réel, nous y sommes, c'est bien ça.

Je continue ma route vers Verneuil, m'arrêtant à La Ferté Vidame,
pour marcher longuement dans le froid et dans le parc du château du Duc de Saint-Simon.

Repas avec ma mère et son compagnon Henri.
Je sens qu'ils ont peur tous les deux.
- C'est peut-être notre dernière bûche de Noël.
- Mais non, pourquoi tu dis ça ? Tu sais bien qu'on ne sait jamais à l'avance quand les choses arrivent...

Je n'ai jamais aimé les bûches de Noël. Il faudrait sans doute en chercher la cause dans ma petite enfance, quand mon père était boulanger-pâtissier à Vierzon. Je garde les scies et haches en plastique pour mes filles. Elles, elles aiment les bûches.

Neuilly sur Eure version nuit :

Il fait vraiment un froid glacial, mais qui visiblement ne décourage pas les gens. Il faut s'arrêter avant l'entrée du village, des dizaines de voitures stationnées sur les bas côtés le font comprendre. L'impression est différente. Normal : lumières sur fond noir.
Ils n'y sont pas allés de main morte, même si c'est le banquier qui paie les guirlandes et la facture d'électricité. On ne voit plus les mickeys et le reste.
En rentrant à Nogent, j'écoute le masque et la plume, où ils assassinent en beauté Robert Hossein. Il est clair que les beaux sentiments et la bonne volonté ne paient plus aujourd'hui. L'art, puisque dans le cas présent il y a prétention de la part du metteur en scène, ne les supporte pas, on le sait depuis longtemps.
C'est bien de le rappeler et d'avoir pris le parti gentil d'en rire. Ce qui n'empêche pas que l'important est peut-être, avant tout, de faire plutôt que laisser faire...

Il va geler cette nuit. La sableuse saleuse me précède.
Il n'est pourtant pas encore l'heure du marchand de sable.
Pourquoi ai-je l'impression au moment où j'écris cela, que je parle de la mort, de ma mort ?
Ai-je associé inconsciemment la sableuse saleuse avec la Faucheuse ?
N'aurais-je été aujourd'hui que ce reflet dans les boules d'une fête où je n'étais pas invité ?