l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
Novembre 2004
31
32
33
34
35
Décembre 2004
Janvier 2005
février 2005
Jeudi 23 décembre
Première image du jour dans libération acheté comme tous les jeudi pour le supplément Livres.
Une photo de Robert Capa d'un soldat républicain lors de la bataille de Teruel en décembre 1937.
L'article est écrit à propos de la sortie de deux livres qui commencent à " dépouiller la guerre d'Espagne de son aura romantique et affronter les mensonges, les massacres et les dénonciations des deux camps".
Dans son article Edouard Waintrop rappelle que " la guerre d'Espagne, si elle a séduit des intellectuels romantiques, admirateurs de Marlraux ou Robert Capa, a d'abord été un des évènements les plus atroces d'un siècle pourtant riche en en cauchemars".
La deuxième image du jour est prise encore dans le même supplément. C'est la photo d'une sculpture de Ron Mueck (sculpteur australien) à la Saatchi Gallery de Londres. On voit un homme débout qui regarde un portrait peint sur un mur, doté d'un regard sévère. Sorte de trompe l'oeil à différents niveaux. La photo n'est pas celle du portrait (qui serait l'œuvre à voir dans le musée) mais de la sculpture qui regarde le portrait etc... illustre un article de Dominique Kalifa sur la parution de deux livres qui tentent " de circonscrire la notion protéiforme d'histoire "culturelle" et d'en réhabiliter la pertinence."
Dans l'oeuvre de Ron Mueck, le portrait ne regarde que la sculpture qui est en face de lui, il ne regarde ni le spectateur visiteur du musée (venu pourtant pour "voir"), ni le photographe, ni celui qui regardera la photographie. (Au contraire du montage ci-contre, où la personne sur le mur vous regarde, et ne regarde plus l'homme (la sculpture) qui lui fait face, ne regarde que le voyeur de l'ensemble du travail de Ron Mueck.)
Dans l'oeuvre de Ron Mueck, il est en fait impossible d'affronter le regard de l'homme pour qu'il vous regarde.
Seule la sculpture humaine debout devant lui peut le faire, c'est-à-dire l'œuvre elle-même. Est-ce à dire qu'on ne peut ni entrer dans l'oeuvre ni s'y substituer, mais qu'avoir un regard extérieur, de voyeur sur elle ?
En fait, la photo du journal est elle-même trompeuse, il ne s'agit pas d'un portrait peint sur le mur mais d'un masque, qu'il utilise fréquemment dans son œuvre. On peut d'ailleurs dans une autre exposition mettre sa tête derrière le masque, voir les dents, la salive...et l'entendre ronfler. Ce sculpteur, à chaque fois que j'en vois ou découvre des pièces, me dérange et m'effraie. Et je ne sais pas encore pourquoi. Affaire à suivre.

Un autre article parle de Catherine Binet, compagne de Georges Perec, pour le livre qu'elle vient de publier, Les fleurs de la Toussaint. L'article se termine par une citation qui m'ébranle :
«Je ne savais pas que la mort dût se substituer aussi prestement au mort lui-même.»

Visite d'E., comme toujours très rapide et pressé. Il regarde en vitesse les livres ou revues qui traînent sur la table, refuse un café, et dit qu'il doit partir.
Frustration de ne plus pouvoir parler avec lui, qu'il ne s'intéresse pas à mon travail ni à mes projets... comme si cela lui permettait de ne pas parler de lui ni de ce qu'il fait ou ne fait pas. Que je ne l'intéresse plus, ou que je le dérange, dans les deux cas, cela m'attriste...et me fait regretter le " bon vieux temps " de notre amitié indéfectible. Mais peut-être suis-je pressé à mon tour, que ce ne sont que des impressions. Le silence est toujours ambigu, et je ne suis pas à Nogent depuis logtemps...

Achète encore quelques livres pour offrir à des amis, et pars dans la banlieue Sud de Paris, sur la commune de Maurepas je crois, chez Patrick G. et sa famille, dont j'apprécie tant le travail photographique qu'il n'a malheureusement pas le temps, le courage, la confiance ou tout simplement la nécessité de le faire connaître.

Longue nuit en perspective à boire, manger et raconter des histoires...