l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
l
m
m
j
v
s
d
Novembre 2004
31
32
33
34
35
Décembre 2004
Janvier 2005
février 2005
Samedi 18 décembre 2004.
Journée parisienne, grande banlieue, Villeparisis.
La journée où l'on s'arme, toute la tribu, de courage pour aller faire des courses, le dernier week-end avant Noël !
Ikéa ! Vous savez : "Ca ne meurt pas un meuble, ça se change"...
les deux petites connaissent la galère et ne veulent pas suivre leurs parents.
Elles préviennent tout de suite avant même l'arrivée : les boules et la salle ciné !
Elles ont raison. On est d'accord.

Difficile de ne pas penser à Jean-Luc Parant (salut à mon ami et complice Jacques Taris, qui le premier m'en a parlé il y a 15 ans)


« Je fais des boules pour voir ma tête que je touche, pour voir dans mes mains ma tête que je ne vois pas. Je fais des boules pour ne plus être aveugle de ce que les autres sont voyants devant moi. Je fais des boules pour me déplacer tout autour de moi et faire tout le tour de mon corps. Je fais des boules pour m’éloigner de moi-même jusqu’à me voir avec ma tête, pour m’éloigner de la terre jusqu’à la voir tout entière »

Les yeux sont deux comme la terre et le soleil
De l'apparition à la disparition

Pascale m'offre mon " cadeau de Noël ", choisi hier soir, suite au film regardé ensemble sur Arte,
intéressante tentative d'approche, Bataille à perte de vue d'André S. Labarthe.
" Tour à tour ou à la fois aide-mémoire et catéchisme, ce carnet désigne assez bien les circuits, souvent misérables, qu'est tenu d'emprunter le cinéaste dès qu'il se voit confier la redoutable mission d'affronter l'impossible."
Le volume de la Pléiade commence (après les CXLII pages des préface, introduction et chronologie), par la dernière version d' Histoire de l'oeil. Je relis les deux première phrases en vitesse avant de refermer le livre et le reglisser dans son coffret :
" J'ai été élevé seul et, aussi loin que je me le rappelle, j'étais anxieux des choses sexuelles. J'avais près de seize ans quand je rencontrai une jeune fille de mon âge, Simone, sur la plage de X..."

La version de 1928 commençait par les mêmes phrases, mais :
- à la place d'anxieux des choses sexuelles, il y avait angoissé par tout ce qui est sexuel
et la plage de X n'était pas suivie de trois points de suspension, mais par un point tout court.
Dans les notes, comme d'habitude infinies, à la fin de l'ouvrage, on apprend, après reflexions et recoupements, qu'il doit s'agir " d'une ville située dans l'actuel département des Pyrénées-Atlantiques, au bord de la mer." (p.1028)

De retour l'après-midi à Nogent le Rotrou, je m'arrête à Chartres sous la pluie dans le centre ville (le fameux B.M de ma jeunesse) envahi par une foule consommatrice folle furieuse. j'achète les cadeaux pour quelques amis mais suis déçu de ne pas trouver, le livre qui ferait plaisir à Pascale, à savoir un livre sur Mark Rothko.
Partie remise...
La nuit tombée, je m'arrête médusé sur la place de Champrond-en-Gâtine.
Village mort à l'année s'illumine à Noël. Adage eurélien ?


Coup de tristesse dans ces rues luisantes et désertes.
" Je venais de regarder longtemps et avec une profonde mélancolie le laboureur d'Holbein, et je me promenais dans la campagne, rêvant à la vie des champs et à la destinée du cultivateur." (La mare au diable, George Sand)
"Et ce laboureur tout gris dans la gravure déprimée d'Holbein : si l'on s'arrête avant l'Appendice, il vient juste de décrocher le « oui » de sa belle et ça finit comme un sit-com américain ; par contre, si l'on daigne finir « le chou », il a bouclé son année et s'apprête à refendre son sillon dans l'avril givré. Ça clot alors sur trois niveaux en même temps : l'aventure de Germain et Marie (le conte), le cycle naturel des activités rurales (le discours ethnographique) et le bonheur sur terre enfin acquis par des humbles fiers de ce qu'ils sont (le discours politique et esthétique). Là, ça a de la gueule !"
Patrick Rebollar.