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Mercredi 15 décembre 2004.
Froid à couper au couteau, brouillard de canard,
sauf pour un conseil de classe ce midi et un aller et retour à La Loupe, je suis resté enfermé dans mon bureau et ne suis sorti que la nuit tombée.

Nogent le Rotrou : froide et désertée,

Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert ?
(Arthur Rimbaud, Délires II - Alchimie du verbe)

Seul dans la rue... avec Nicole kidman.
" Une vie : cinq pour cent de rage, deux pour cent de volupté, et tout le reste est brouillard."
(Alain Bosquet dans La fable et le fouet. Paris, Gallimard, 1995, p. 350)

C'est exactement le dosage que je vois dans ma photo (montage de deux), la rage et la volupté apportés par Nicole, le brouillard par le décor.

Serais-je alors aujourd'hui dans ce reste là,
le bruit de mes chaussures sur les pavés mouillés de la place Saint Pol,
la maison abandonnée du Père Noël,
cherchant sans y croire, juste pour dire qu'on va quelque part,
le voyage n'étant que dans ce qui se passe entre le départ et l'arrivée,
s'il y avait encore un café ouvert ?


Il s'appelle Le Latino Café, sous titré Bar La renaissance, tout un programme !
Les rideaux sont tirés, mais il y a derrière de la lumière et du bruit, et j'ose pousser la porte.
A l'intérieur, deux amoureux jouent aux fléchettes, et quelques personnes arrosent visiblement, gros gâteau au milieu de la table, un anniversaire. Derrière le bar, un miroir avec le portrait de Che Guevara.
Je continue donc, (cf Bretoncelles by night) mes études de " l'image du Che en pays percheron" et de " la métaphore sud américaine en pays percheron "


Je rentre écrire ce journal, empli des phrases que j'ai oubliées avant d'arriver, accompagné de tous ceux à qui je pense, vivants ou morts, de tous les livres que j'ai lus, tous ceux que je ne lirai jamais, et de cet
"impalpable et protecteur brouillard de la mémoire."
(dernière phrase de " Le Tramway de Claude Simon )